PARIS (Reuters) - Total (PA:TOTF) et d'autres compagnies pétrolières doivent abandonner leurs projets de forages dans l'embouchure de l'Amazone en raison des risques qu'il font peser sur l'écosystème local, a estimé Greenpeace mercredi.
Selon un rapport de l'organisation non gouvernementale, le groupe français "a sous-estimé les risques et impacts de son projet", qui couvrent à la fois les "activités quotidiennes de forage", les "risques liés aux bateaux supports" et les "accidents ou fuites pouvant aller jusqu'à la marée noire".
Total et ses partenaires, le britannique BP (LON:BP) et le brésilien Petrobras, prévoient de réaliser des forages dans le bassin de Foz do Amazonas, dont certains géologues estiment qu'il pourrait contenir jusqu'à 14 milliards de barils de pétrole, soit plus que la totalité des réserves prouvées du Mexique.
"Le forage de puits d'exploration, programmé en 2017, est soumis à l'approbation des autorités brésiliennes et ne démarrera que quand nous aurons obtenu l'autorisation finale", a indiqué une porte-parole de Total.
"Nous continuons de travailler étroitement avec (l'autorité environnementale brésilienne) Ibama dans le cadre du processus d'autorisation, qui est toujours en cours", a-t-elle ajouté.
Total avait précédemment indiqué qu'il se conformait aux demandes des autorités brésiliennes et qu'il prenait toutes les précautions pour s'assurer que les forages soient sans danger.
Le groupe et ses partenaires avaient payé quelque 190 millions de dollars en 2013 pour obtenir cinq blocs d'exploration mais attendent toujours le feu vert de l'Ibama pour lancer leurs forages.
Greenpeace, qui souligne la proximité des forages envisagées avec le récif corallien et l'absence de sa prise en compte dans l'étude de vulnérabilité de Total, demande à l'autorité de ne pas accorder de licences environnementales.
"Des activités de forage régulières pourraient à la longue avoir un effet préjudiciable sur la vie marine, par exemple en perturbant les routes de migration des cétacés et tortues, ou en endommageant le récif avec les gravats ou autres effluents des forages", selon l'ONG.
"Les conditions particulières du bassin de l'embouchure de l'Amazone augmentent le risque de marée noire et sont susceptibles d'aggraver les conséquences d'une fuite et de la rendre difficile à contenir, estime également Greenpeace.
ama
(Bate Felix et Benjamin Mallet, édité par Jean-Michel Bélot)