PARIS (Reuters) - La députée écologiste Cécile Duflot a demandé mardi la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire après la mort, samedi, d'un jeune homme en marge d'une manifestation contre le barrage de Sivens, dans le Tarn.
L'ancienne ministre du Logement, qui a quitté le gouvernement en mars dernier, a dit sur France Info sa "colère" face à un "drame absolu" dont les circonstances ne sont pas encore éclaircies. Elle a dénoncé une absence de compassion au sommet de l'Etat.
Rémi Fraisse, 21 ans, a été retrouvé mort dans la nuit de samedi à dimanche sur le chantier où des échauffourées avaient opposé des manifestants aux forces de l'ordre dans les heures précédentes. Il a été victime d'une forte explosion, selon les premiers éléments de l'enquête.
De nombreux élus écologistes qui se sont rendus à Sivens ces dernières semaines ont dénoncé le comportement de la police et de la gendarmerie.
"C'est un drame absolu, c'est aussi un scandale et il y a des questions très lourdes qui se posent", a dit Cécile Duflot, qui est elle-même allée à Sivens le 20 octobre.
"Je sais que dans des situations de tension, parfois, les choses sont difficiles, mais là il y a réellement à mettre en cause la manière dont les forces de l'ordre sont intervenues et la gestion de ce dossier depuis le début du mois de septembre."
"Donc je vais proposer à mes camarades écologistes une commission d'enquête parlementaire sur la manière dont ce dossier a été géré depuis le début du mois de septembre, parce qu'on aboutit à la mort d'un jeune homme. C'est inacceptable, c'est très, très grave."
L'ex-ministre du Logement en a outre déploré que les membres du gouvernement aient fait profil bas sur le sujet et a estimé que cela noircirait le bilan de l'exécutif.
"Depuis 48 heures, aucun membre de ce gouvernement, qui avait pourtant théoriquement fait de la jeunesse une priorité, ne s'est exprimé pour présenter ses condoléances, pour dire qu'il regrettait infiniment ce qui s'est passé", a-t-elle dit.
"On est pour moi face à une situation qui est absolument intolérable et qui va finir par être une tache indélébile sur l'action de ce gouvernement."
(Gregory Blachier, édité par Bertrand Boucey)