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Après six ans de boom, New York prête à réguler Uber

Publié le 06/07/2018 08:24
Mis à jour le 06/07/2018 10:16
Un véhicule Uber à Manhattan le 14 juin 2017 (Photo SPENCER PLATT. GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Un véhicule Uber à Manhattan le 14 juin 2017 (Photo SPENCER PLATT. GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Un véhicule Uber à Manhattan le 14 juin 2017 (Photo SPENCER PLATT. GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Faut-il obliger Uber à mieux payer ses chauffeurs? Après des années de croissance débridée des services de chauffeurs sur commande qui ont détrôné les légendaires taxis jaunes, New York semble prête à agir, et pourrait inspirer d'autres métropoles mondiales.

Rares sont les New-Yorkais qui n'ont pas sur leur smartphone une ou plusieurs applications dédiées à Uber, leader du marché, Lyft, Juno ou Via, les trois autres grandes sociétés de réservation de chauffeurs.

Vu le stress de la conduite dans cette métropole constamment embouteillée de 8,5 millions d'habitants, les prix astronomiques des parkings, les nombreux quartiers hors de Manhattan mal desservis par les transports en commun, la demande pour ces services a explosé depuis leur introduction en 2012.

Une nouvelle étude réalisée par deux économistes pour la Taxi and Limousine Commission (TLC), qui supervise les taxis new-yorkais, fourmille de données témoignant du chamboulement entraîné par l'arrivée d'Uber et ses concurrents.

La capitale financière américaine, premier marché américain pour ces services, compte aujourd'hui quelque 80.000 chauffeurs roulant pour au moins une de ces quatre sociétés, contre 13.500 chauffeurs de taxis jaunes.

Longtemps quasi-imperméables aux polémiques qui ont accompagné l'arrivée d'Uber dans des métropoles européennes comme Londres et Paris, les New-Yorkais, bien qu'accros à ces applications, sont aujourd'hui plus critiques face aux effets pervers de cette explosion.

- Pollution et suicides -

En 2017, le rapport d'un expert, Bruce Schaller, pointait l'aggravation des embouteillages, la baisse de la fréquentation des transports en commun, et leurs effets sur la pollution, dans une ville qui se veut un modèle de lutte contre le changement climatique.

Il y a eu aussi six suicides de chauffeurs de taxis jaunes depuis décembre, interprétés comme autant d'illustrations de la dégradation de leurs revenus.

L'avènement d'Uber et consorts a fait chuter le prix des "médaillons", les licences des taxis new-yorkais: ils se vendaient plus d'un million de dollars en 2014, moins de 200.000 dollars aujourd'hui.

Les témoignages se sont aussi multipliés sur les piètres revenus des chauffeurs des services sur smartphones.

Contrairement aux chauffeurs de villes plus petites, une majorité de chauffeurs new-yorkais roulent à plein temps, pas juste pour améliorer les fins de mois, selon la nouvelle étude.

Souvent immigrés, peu diplômés, ils se sont endettés pour acquérir leur véhicule et ont peu d'alternatives pour amortir cet investissement. Or 85% d'entre eux touchent aujourd'hui des revenus inférieurs au niveau du salaire minimum, soit 15 dollars de l'heure.

"Tout le monde est en difficulté aujourd'hui, les chauffeurs des taxis jaunes comme d'Uber", soupire Malik Awan, 60 ans, chauffeur originaire du Pakistan, qui a un temps abandonné les taxis jaunes pour Uber avant de revenir aux taxis traditionnels.

"C'est le même gâteau, mais avant on était quelques centaines à le partager, maintenant on est 10.000!"

Après plus de 30 ans d'expérience, il a vu ses revenus bruts mensuels baisser de 8.000 dollars environ - moyennant 10 à 12 heures de travail quotidien, sept jours sur sept - à 6.500 dollars.

Dans ce contexte, les appels à réguler le marché se sont multipliés, y compris via des éditoriaux du New York Times ou du New York Daily News.

- Uber pas d'accord -

Le conseil municipal à majorité démocrate s'est vu proposer plusieurs options, comme plafonner le nombre de chauffeurs, augmenter les taxes par trajet, ou imposer une forme de salaire minimum à Uber et ses concurrents.

La nouvelle étude vient appuyer cette dernière option.

Les économistes y soulignent les bénéfices de l'instauration d'un salaire de base équivalant à 17,22 dollars l'heure pour les chauffeurs, soit 15 dollars plus un supplément pour faciliter des congés généralement hors de portée pour ces auto-entrepreneurs.

Selon l'étude, instaurer un revenu plancher peut se faire sans pénaliser Uber et ses émules. A condition qu'ils limitent le nombre de nouveaux chauffeurs, qu'ils réduisent un peu leur commission aujourd'hui variable entre 10 et 25% du prix de la course... et que les utilisateurs acceptent un temps d'attente prolongé d'une quinzaine de secondes.

Uber, via un porte-parole, a jugé le rapport "simpliste" et ses recommandations "nuisibles" aux utilisateurs comme aux chauffeurs.

Mais l'Independent Drivers Guild, syndicat apparu à New York en 2016 pour représenter les chauffeurs, s'est dit "optimiste de voir la ville agir" pour relever les revenus des chauffeurs.

Cela pourrait "déclencher un mouvement de hausse pour tous les chauffeurs du pays", selon son président, Jim Conigliaro. Et inspirer d'autres capitales mondiales qui, d'Istanbul à Londres, ont menacé d'interdire Uber.

La commission TLC a elle qualifié le rapport "d'excellente base" et dit vouloir "travailler avec le conseil municipal à une législation améliorant les revenus des chauffeurs".

La ville pourrait se prononcer sur ces propositions à la fin de l'été.

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