Le PDG de la banque américaine JPMorgan Chase, Jamie Dimon, a traité vendredi de "tempête dans un verre d'eau" le bruit fait par les prises de positions massives d'un trader français basé à Londres, Bruno Michel Iksil, révélées la semaine dernière.
"C'est complètement une tempête dans un verre d'eau. Toutes les banques ont un portefeuille majeur, dans ces portefeuilles on fait des investissements qui semblent sages pour compenser des expositions", a déclaré M. Dimon, en réponse à un analyste qui l'interrogeait à l'occasion de la présentation des résultats trimestriels de la banque.
Une semaine plus tôt le Wall Street Journal avait écrit que des investisseurs étaient intrigués par les positions massives de M. Iksil.
Surpris par le volume de ses paris, des courtiers auraient surnommé l'opérateur de marchés "la baleine de Londres". Selon le quotidien financier, il avait investi de gros montants au nom de la banque dans des produits d'assurance, les "credit default swap" (CDS), qui sont des contrats de protection financière destinés à se protéger d'un éventuel défaut de paiement d'une institution.
En cas de faillite de l'organisation concernée, celui qui a vendu le CDS doit verser une certaine somme à l'acheteur, comme dans le cas d'une assurance. Or M. Iksil s'est récemment mis à vendre ces CDS. Le trader de JPMorgan fait donc un pari optimiste, puisqu'il estime qu'il n'aura pas à verser de "prime" aux acheteurs de ces CDS.
Les volumes concernés étaient tellement importants que "récemment, en partie à cause de mouvements de marchés ayant pu résulter des opérations de M. Iksil, d'autres fonds spéculatifs et autres investisseurs ont fait des paris opposés" et misent donc sur une faillite des institutions concernées, avait expliqué le Wall Street Journal, citant des sources proches du dossier.
Selon les sources du quotidien financier, M. Iksil a gagné 100 millions de dollars par an ces dernières années en travaillant pour le principal bureau d'investissement (Chief investment office, CIO) de JPMorgan.
A la suite de cet article, un porte-parole de la banque avait décliné de confirmer ces investissements. "Beaucoup de détails dans l'article sont faux", avait-il ajouté, expliquant que "(le) CIO fait des investissements de long terme dans le cadre d'une couverture macroéconomique pour notre bilan global".