par Cyril Altmeyer et Tim Hepher
PARIS (Reuters) - Airbus (PA:AIR) s'est fixé jeudi pour priorité au second semestre de tenir ses objectifs de hausse de production menacés par les problèmes de moteurs de l'A320neo, les risques pesant sur l'A400M et les difficultés de l'hélicoptère H225.
Le groupe européen d'aérospatiale et de défense a annoncé des résultats trimestriels nettement inférieurs aux attentes sous le coup de l'étalement des livraisons d'avions de ligne et de pressions sur les prix.
A 09h15, le titre perd ainsi 4,49% à 71,3 euros, accusant ainsi la plus forte baisse de l'indice CAC 40, lui-même en hausse de 0,22%.
Etant donné les difficultés commerciales de l'A380, Airbus prévoit de ne livrer que huit exemplaires du très gros porteurs en 2019 contre 12 en 2018 et 15 en 2017, au prix de pertes modérées sur la programme.
Ajouté à la montée en cadence de l'A350, la liste des tâches qui attendent Airbus est particulièrement longue, souligne Sandy Morris, analyste chez Jefferies, qui juge les résultats trimestriels sans grand relief.
Airbus a confirmé ses objectifs 2017, mais a conditionné sa prévision de plus de 700 livraisons d'avions civils au respect des engagements de ses motoristes.
Ainsi, les problèmes de moteur de l'A320neo de Pratt & Whitney (United Technologies) rendent son objectif de 200 livraisons pour cette année plus difficile à atteindre, a précisé Airbus.
Le moteur Geared Turbofan (GTF) de Pratt & Whitney, alternative au LEAP de CFM International (General Electric/Safran) devrait être "un moteur gagnant", a rappelé le président exécutif d'Airbus Tom Enders.
"Mais ils doivent régler le problème", a-t-il déclaré à des journalistes, regrettant les "trop nombreux" rappels de moteurs sur des avions déjà en service.
United Technologies a confirmé mardi l'objectif de livrer entre 350 et 400 GTF cette année.
Sur le H225, malgré la levée des interdiction de vol au Royaume-Uni et en Norvège après l'accident mortel du printemps 2016, Airbus devra se conformer à des mesures de sécurité renforcée exigeant des vérifications, modifications et inspections préventives.
Airbus a dû également passer une charge nette de 70 millions d’euros liée au programme A400M, essentiellement due à une hausse des coûts de l'avion de transport militaire, sur lequel il continue à discuter avec les pays clients pour lever les risques sur le programme.
Au deuxième trimestre, Airbus a accusé une chute de 27% de son Ebit ajusté à 859 millions d'euros au deuxième trimestre, tandis que son chiffre d'affaires recule de 5% à 15,721 milliards et que son bénéfice net plonge de 34% à 895 millions.
Les analystes attendaient en moyenne pour le deuxième trimestre un bénéfice d'exploitation (Ebit) ajusté de 910 millions d'euros, un chiffre d'affaires de 15,823 milliards et un bénéfice net de 525 millions, selon le consensus réalisé pour Reuters par Inquiry Financial.
(Cyril Altmeyer et Tim Hepher, édité par Jean-Michel Bélot)