PARIS (Reuters) - Le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a confirmé mercredi l'annulation de 300 millions d'euros de crédits de l'État aux collectivités territoriales pour 2017, une décision vécue comme une "trahison" et une "déception" par les petites villes de France.
Selon Libération qui a révélé l'information, un décret en ce sens a été signé le 20 juillet, trois jours après la conférence des territoires qui s'est tenue au Sénat. Emmanuel Macron avait confirmé à cette occasion que les collectivités territoriales devraient participer à hauteur de 13 milliards d'euros aux économies sur la durée du quinquennat.
"Il s'agit de mesures d'annulation de crédits sur des opérations non réalisées, il ne s'agit pas de baisses des dotations disponibles pour accompagner les collectivités locales", a déclaré le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner.
"Il ne faut pas tomber sur une mauvaise lecture, il s'agit pour l'essentiel de crédits non engagés, non utilisés, c'est un exercice plus comptable que politique", a-t-il ajouté lors du compte rendu du conseil des ministres, disant toutefois comprendre "l'inquiétude" et avoir conscience des "conséquences de la baisse des dotations de l'Etat".
Lors de la conférence des territoires, Emmanuel Macron avait assuré qu'il n'y aura pas de "baisse brutale" des dotations de l'Etat en 2018, sans se prononcer sur 2017.
"C'est à la fois une déception et une forme de trahison", a estimé Olivier Dussopt, député PS de l’Ardèche et président de l’Association des petites villes de France (APVF).
"Le président de la République demande un effort de 13 milliards d'euros aux collectivités après les 11 milliards déjà réalisés, c'est considérable", a-t-il souligné sur franceinfo. "Il nous dit changeons de méthode, faisons-le ensemble je ne baisserai pas les dotations de fonctionnement".
"Et quelques jours après on découvre un décret supprimant certes des dotations qui sont sur l'investissement et pas le fonctionnement mais supprimant quand même les moyens pour les collectivités".
(Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)