PARIS (Reuters) - Le ministre du Travail, François Rebsamen, a remis mercredi sa démission à François Hollande pour se consacrer à la mairie de Dijon, laissant vacant un poste-clé du gouvernement de Manuel Valls.
La démission de ce proche du président, pour la succession duquel circulent plusieurs noms, sera effective "dans les jours qui viendront", a précisé le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, lors du compte rendu du conseil des ministres de rentrée.
"Le ministre du Travail a donné sa démission (...) elle sera effective au moment où le président de la République, en association avec le Premier ministre, (...) auront procédé au remplacement", a-t-il dit.
"Il n'y a pas de précipitation à avoir, il faut faire les choses dans l'ordre, avec le temps de la réflexion."
François Rebsamen a déclaré sur Europe 1 qu'il resterait à son poste quelques jours encore, "le temps de préparer les dossiers".
Décidé en vertu de la règle du non-cumul des mandats, son départ ouvre une nouvelle ère dans un domaine essentiel de la fin du quinquennat du chef de l'Etat socialiste, qui a fait de la baisse du chômage la condition d'une nouvelle candidature.
Ministre du Travail depuis avril 2014, François Rebsamen, 64 ans, n'a pas réussi à endiguer la hausse du nombre de demandeurs d'emploi.
Dans un entretien publié la semaine dernière dans Le Parisien, il disait partir avec le sentiment du travail "bien fait" et estimait avoir "contribué à mettre en place un certain nombre de dispositifs facilitant la vie des entreprises sans pour autant diminuer les droits des salariés".
Il avouait cependant ressentir de la frustration, alors que le nombre de demandeurs d'emploi a augmenté depuis son arrivée au ministère de près de 190.000 pour ceux qui n'ont aucune activité et de plus de 400.000 avec ceux qui ont une activité réduite.
Il estime cependant que l'économie française créera des emplois en 2015 avec le retour de la croissance et que le chômage devrait reculer d'ici la fin de l'année.
"OBLIGATION DE LOYAUTÉ"
Jean-Marc Germain, député proche de la maire de Lille Martine Aubry et des "frondeurs" du Parti socialiste, est l'une des personnes citées pour le remplacer, comme le député de Côte-d'Or Laurent Granguillaume, le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, et le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll.
Ce dernier, occupé tout l'été par la crise de la filière porcine, a semblé écarter cette hypothèse en se disant "pleinement investi" dans son ministère.
"Mon calendrier, il est parfaitement tracé", a-t-il répété mercredi sur France 2, citant ses engagements des prochaines semaines, notamment au niveau européen.
Sans citer de nom, François Rebsamen a estimé que son successeur devait être "en ligne directe" et "en phase" avec François Hollande et Manuel Valls.
"Qui que ce soit, l'obligation de loyauté, c'est le pré-requis", a également jugé sur iTELE Thierry Mandon, secrétaire d'Etat à la Réforme de l'Etat et à la Simplification.
François Rebsamen a décidé de redevenir maire de Dijon, un poste qu'il a occupé de 2001 à 2014, en remplacement d'Alain Millot, un de ses proches décédé fin juillet.
"Je ne claque pas la porte", a-t-il dit sur Europe 1. "J'avais pris un engagement auprès des Dijonnais. Je tiens mon engagement."
Son élection, le 10 août, par le conseil municipal de la capitale historique de la Bourgogne, était une formalité.
"Maire, c'est le plus beau des mandats", avait-il dit à l'issue du scrutin pour lequel il n'avait qu'un adversaire, un candidat du Front national.
(Elizabeth Pineau, avec Chine Labbé, édité par Jean-Baptiste Vey)