Des peines d'amende et six mois de suspension de permis ont été requis à l'encontre de cinq chauffeurs UberPOP jugés devant le tribunal correctionnel de Bordeaux pour exercice illégal de l'activité de taxi.
Deux d'entre eux étaient également poursuivis mercredi pour travail dissimulé.
Agés de 28 à 70 ans, les cinq hommes - un chômeur, un barman, un chef d'équipe dans le bâtiment, un professeur à la retraite et un vigile - étaient jugés pour des faits commis entre le 20 octobre 2014 et le 24 mars 2015.
Le parquet a requis des peines allant de 3.000 euros d'amende, dont 1.000 avec sursis, à 5.000 euros d'amende dont 2.000 euros avec sursis. Une peine de 3.000 euros d'amende sans sursis a été demandée à l'encontre de l'un des prévenus, déjà condamné il y a quelques années pour travail dissimulé.
Une suspension de six mois du permis de conduire a été réclamée pour tous.
Les avocats des cinq chauffeurs, absents à l'audience, ont tenté en vain de repousser le procès. "Des mesures dilatoires", avait dénoncé Me Charles-Emmanuel Soussen, avocat de l'Union nationale des taxis et du Syndicat autonome des artisans-taxis de Gironde (Saat33), parties civiles dans ce procès.
"Ces chauffeurs n'ont ni autorisation de stationnement, ni carte professionnelle, ils exercent illégalement l'activité de taxi!", a-t-il insisté.
La représentante du parquet a évoqué des "réquisitions sages et justes" car il s'agit "des premiers dossiers instruits" à Bordeaux.
"Il ne faut pas cogner sur les chauffeurs, mais leur signifier l'illégalité d'UberPOP tout en leur faisant comprendre que les nouvelles interpellations donneront lieu à des peines plus graves", a-t-elle souligné.
Pour la défense, Me Mauricia Courrège a plaidé la relaxe, insistant notamment sur le fait qu'il ne fallait pas confondre ce procès avec celui de la société Uber. "Ce n'est pas Uber que vous jugez aujourd'hui, ce sont des gens comme vous, comme vos voisins."
Le jugement a été mis en délibéré au 2 septembre.
Le 3 juillet la société américaine de VTC a annoncé qu'elle suspendait en France son service controversé UberPOP, qui a valu à deux de ses dirigeants un renvoi en correctionnelle et soulevé la colère des taxis.
Au 30 juin, 202 chauffeurs ont fait l'objet de peines d'amendes, un autre a été condamné à 15 jours de prison avec sursis et 79 procédures étaient en cours de traitement.