La Bourse de New York a terminé en baisse jeudi, pénalisée par de mauvais indicateurs chinois et européens qui font craindre un ralentissement de la croissance mondiale: le Dow Jones a cédé 0,60% et le Nasdaq 0,39%.
Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a perdu 78,48 points à 13.046,14 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 12,00 points à 3.063,32 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a reculé de 0,72% (-10,11 points) à 1.392,78 points.
Wall Street a évolué toute la séance à ces niveaux.
"Le ralentissement chinois a pesé", a résumé Mace Blicksilver, du cabinet de gestion d'actifs Marblehead, notant qu'après la "spectaculaire hausse" des dernières semaines, le marché avait besoin d'une "correction".
"Cela veut sans doute dire que l'argent facile a été gagné, qu'on ne peut pas aller plus loin", a-t-il ajouté, notant "un peu de prises de bénéfices et de prudence" sur le marché.
L'activité manufacturière en Chine s'est contractée plus fortement qu'attendu en mars, chutant à un plus bas niveau en quatre mois, selon un indice provisoire publié jeudi par la banque HSBC qui confirme un ralentissement de la croissance de la deuxième économie mondiale.
L'indice PMI des directeurs d'achat de HSBC s'établit provisoirement à 48,1, contre 49,6 au mois de février et 48,8 en janvier. Un indice supérieur à 50 indique une expansion, et un chiffre inférieur à ce seuil, une contraction.
"La décélération économique chinoise, en partie orchestrée par (Pékin), ralentit la croissance internationale et, dans une certaine mesure, va réduire la croissance des bénéfices des grands groupes américains et des multinationales européennes", a fait valoir Frederick Dickson, de DA Davidson.
Le marché "craint qu'un ralentissement de la croissance économique mondiale puisse empêcher des entreprises américaines de faire des bénéfices", a renchéri Dick Green, du site d'analyse financière Briefing.com.
De même, l'activité du secteur privé s'est contractée plus fortement que prévu en mars dans la zone euro, faisant craindre au marché un retour en récession pour les pays de l'Union monétaire au premier trimestre.
Selon une première estimation publiée jeudi, l'indice PMI s'est établi en mars à 48,7 points à son plus bas niveau depuis le début de l'année, après avoir atteint 49,3 points en février et avoir renoué avec la croissance en janvier.
L'indice PMI de mars "renforce les craintes de voir cette région en récession", ont expliqué les analystes de Charles Schwab.
Rare statistique encourageante, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage sont tombées à leur niveau le plus bas en quatre ans aux Etats-Unis.
Côté valeurs, le groupe américain de messagerie FedEx (-3,46% à 92,50 dollars) a publié un bénéfice net de 521 millions de dollars au troisième trimestre de son exercice décalé, plus que doublé (+126%) et supérieur aux attentes des analystes. Son chiffre d'affaires était toutefois légèrement en deçà des prévisions.
Son grand concurrent UPS a cédé 0,29% à 80,28 dollars.
Dans la restauration, McDonald's a perdu 0,95% à 95,80 dollars. Le directeur général du géant de la restauration rapide Jim Skinner a annoncé son intention de quitter le groupe le 30 juin. Il doit être remplacé par le directeur d'exploitation Don Thompson le 1er juillet.
La marque de vêtements de yoga Lululemon a décollé (+2,54% à 75,95 dollars) après la publication de résultats au-dessus des attentes.
Le vendeur au détail Dollar General Corp a progressé de 3,11% à 46,14 dollars, porté par des résultats meilleurs qu'attendu.
Les grands groupes liés aux matières premières ont reculé, craignant pour la croissance chinoise. Le géant du secteur aurifère Newmony Mining Corporation a perdu 1,43% à 52,41 dollars. Dans l'aluminium, Alcoa a cédé 2,53% à 10,01 dollars. Le premier groupe pétrolier mondial ExxonMonbil a abandonné 0,79%, à 85,33 dollars.
Le marché obligataire a fini en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 2,275% contre 2,294% mercredi soir et celui à 30 ans, à 3,362% contre 3,379%.