PARIS (Reuters) - Freinées par la conjonction des risques géopolitiques - de la Syrie à la Corée - et politiques - en France avant tout - les Bourses européennes ont terminé sur une note globalement prudente lundi, Paris reculant même nettement, tandis que Wall Street semblait caler avant le début des publications de résultats.
Le CAC 40 parisien a fini en repli de 0,54% (27,83 points) à 5.107,45 points. Le Dax à Francfort a abandonné 0,2% et l'indice EuroStoxx 50 0,44% tandis que les indices européens FTSEurofirst 300 et Stoxx 600 clôturaient pratiquement inchangés, tout comme le FTSE londonien, soutenu notamment par le secteur des ressources de base (+0,35%).
Au moment de la clôture européenne, la Bourse de New York abandonnait les gains du début de séance, le Dow Jones et le Nasdaq revenant pratiquement à l'équilibre.
Le cours du baril de Brent et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) gagnaient alors autour de 1%, assurant ainsi un soutien bienvenu à Wall Street, où le secteur de l'énergie (+0,97%) affichait la progression la plus soutenue.
En Europe, la prudence a pesé sur la tendance et limité les volumes face aux multiples risques géopolitiques qu'ont à analyser les investisseurs, qu'il s'agisse du regain de tension au Moyen-Orient après les frappes américaines en Syrie et les attentats en Egypte ou des risques de confrontation diplomatique et militaire dans la péninsule coréenne.
L'incertitude sur l'issue de l'élection présidentielle en France, inhabituellement élevée à moins de deux semaines du premier tour, constitue un facteur supplémentaire décourageant la prise de risque.
A Paris, les volumes d'échanges sur le CAC et SBF 120 ont représenté seulement les trois quarts environ de la moyenne des 90 dernières séances.
Ce climat a handicapé entre autres les banques, et particulièrement les françaises: BNP Paribas (PA:BNPP) a perdu 1,48%, Crédit agricole SA 1,47% et Société générale 1,42%. Ailleurs en Europe, Santander a cédé 1,68% tandis que Banco Popular (MC:POP), également plombée par les interrogations sur son avenir, chutait de 9,6%.
A la hausse, le géant minier BHP Billiton a pris 2,21% après les appels du fonds activiste Elliott à réorganiser sa direction, céder ses activités pétrolières aux Etats-Unis et revoir sa politique de distribution aux actionnaires.
L'actualité des fusions-acquisitions a aussi animé la cote: plus forte hausse du Stoxx 600, le laboratoire pharmaceutique allemand Stada a pris 10,64% après avoir accepté une offre de rachat des fonds Bain et Cinven.
Sur le marché des changes, le dollar, recherché en début de journée, est reparti à la baisse, cédant 0,2% face à un panier de référence avec le repli des rendements obligataires américaines. L'euro est ainsi repassé au-dessus de 1,06 dollar. Les cambistes attendent une nouvelle intervention publique de Janet Yellen, la présidente de lsa Fed, prévue à 20h10 GMT.
Sur le marché obligataire européen, la recherche de valeurs refuges s'est traduite par une baisse du rendement allemand et un creusement de l'écart entre les rendements à 10 ans français et allemand, à plus de 72 points de base, son plus haut niveau depuis fin février.
(Marc Angrand, édité par Véronique Tison)