La compagnie d'électricité sud-africaine Eskom a fait renvoyer plus d'un millier d'ouvriers de sa centrale à charbon géante en construction de Medupi (nord-est) après un débrayage sauvage, a indiqué vendredi l'entreprise publique.
Les ouvriers s'étaient mis en grève mercredi pour réclamer des bonus et des allocations, perturbant ce chantier crucial pour l'économie nationale déjà très en retard.
"Plus d'un millier d'ouvriers ont été renvoyés", a précisé à l'AFP un porte-parole d'Eskom Khulu Phasiwe. "Beaucoup ont participé à la grève illégale".
Selon le syndicat national de la métallurgie (Numsa), les licenciements ont été notifiés par sms. Les ouvriers appartenaient à des entreprises de sous-traitance, mais aucun à Alstom (PARIS:ALSO), a précisé le groupe français.
Medupi, à 350 km au nord-ouest de Johannesburg, a produit ses premiers kilowatts-heure début mars mais elle ne tournera à plein régime (4.800 MW) qu'en 2017 au mieux, soit avec cinq ans de retard sur le calendrier de livraison initial. La construction a débuté en 2007.
Une autre centrale d'une puissance similaire est aussi en construction à Kusile (nord-est). Le chantier est également très en retard.
Les centrales thermiques actuelles peinent à satisfaire la demande et souffrent ces derniers mois d'avoir tourné au maximum de leur capacité sans maintenance appropriée.
Les délestages (coupures de courant) se multiplient depuis novembre. Le gouvernement a fait suspendre plusieurs dirigeants d'Eskom, le temps de mener l'enquête sur les errements et la gestion de la compagnie.
Sans toutefois convaincre les milieux financiers: Standard&Poor's a abaissé la notation d'Eskom, très endetté et en mal de trésorerie, au niveau d'un crédit pourri.
Jeudi soir, le président Jacob Zuma a tapé du poing sur la table dans une interview à SABC: "Peu importe ce qui se passe, il y a un problème. Pourquoi Medupi n'est toujours pas achevée, cela devrait être achevé depuis plus d'un an?", a-t-il notamment lancé.