Le plan d'investissement proposé par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, pour relancer la croissance a franchi une étape mardi, avec l'adoption par les Etats de leur mandat de négociation avec le Parlement européen.
"Il est clair désormais que tous les Etats membres partagent la même vision que la Commission sur la nécessité de nouveaux investissements", s'est réjoui le vice-président de la Commission chargé du dossier, Jyrki Katainen, à l'issue d'une réunion à Bruxelles avec les ministres des Finances des 28.
Les discussions vont désormais pouvoir commencer avec le Parlement européen en vue d'une adoption rapide du texte créant un Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS). "Je suis sûr que nous serons prêts en juin ou juillet", afin que les premiers projets soient lancés rapidement, a dit M. Katainen.
Le président de la Commission européenne avait présenté son plan fin 2014 afin de relancer la croissance et l'emploi, pour soutenir la reprise en Europe. Le FEIS devrait mobiliser 315 milliards d'euros sur trois ans en comptant sur un effet de levier.
M. Katainen a insisté sur "l'additionnalité" du projet, c'est-à-dire la nécessité d'apporter "de la valeur ajoutée" en finançant des projets qui n'auraient pas trouvé de financement sans lui.
Le fonds est à ce stade uniquement financé par la Commission européenne et la Banque européenne d'investissement (BEI), à hauteur de 21 milliards d'euros. Les Etats n'y ont pas contribué directement et préfèrent s'engager sur du co-financement de projets nationaux.
Le Premier ministre italien, Matteo Renzi, a annoncé mardi que son pays apporterait 8 milliards d'euros dans le cadre de cofinancements. Il rejoint le président français François Hollande, qui a promis une somme équivalente à travers la Caisse des dépôts et la Banque publique d'investissement. L'Allemagne avait déjà promis 8 milliards et l'Espagne s'est engagée à hauteur de 1,5 milliard.
M. Katainen a salué l'annonce italienne, la qualifiant de "nouvelle très positive".
Interrogé sur les raisons pour lesquelles les Etats préfèrent ne pas investir directement dans le fonds, M. Katainen a reconnu qu'il ne les connaissait pas, mais "du point de vue des investissements, cela ne fait aucune différence", a-t-il dit.