Moins d'un an après la quasi faillite du système financier, six milliards de livres de bonus vont être distribués cette année en Grande-Bretagne, ses banques ayant renoué avec les profits, indiquent mercredi des chercheurs du centre for Economics and Business Research (CEBR).
L'institut britannique prévoit une augmentation de 50% des bonus par rapport à janvier dernier qui vont passer de quatre milliards à six milliards de livres (10 milliards de dollars, 6,6 milliards d'euros).
"Les profits des banques ont fortement progressé cette année, traduisant un manque de compétition sur le marché", a déclaré le directeur général du CEBR, Douglas McWilliams.
Le CEBR relève toutefois qu'on ne s'attend pas retrouver avant cinq ans des niveaux comparables à ceux datant d'avant la crise où, ainsi en 2007, 10,2 milliards de livres de bonus avaient été versés.
Douglas McWilliams estime cependant que toute tentative de limiter les bonus "était susceptible soit d'être vouée à l'échec soit d'être très dommageable".
Le ministre des Finances Alistair Darling avait annoncé en septembre dernier que les cinq plus grosses banques britanniques avaient accepté ensemble de se conformer aux règles d'encadrement des bonus décidées au G20 de Pittsburgh, aux Etats-Unis.
Ces banques (HSBC, Barclays, Lloyds, Royal Bank of Scotland et Standard Chartered), s'étaient montrées d'accord pour améliorer la transparence, l'étalement des bonus et leur suppression éventuelle, avec effet au premier janvier 2010 concernant les bonus de 2009.
Le G20 dans son communiqué final avait notamment indiqué que les dirigeants des plus grandes économies mondiales s'engageaient "à mettre en oeuvre des normes internationales strictes en matière de rémunérations afin de mettre un terme aux pratiques qui entraînent une prise de risques excessive".