Le Royaume-Uni veut un accord international sur les moyens de faire payer aux banques le coût de leur sauvetage, a affirmé lundi le secrétaire d'Etat britannique chargé du secteur financier, Paul Myners.
"Si les banques bénéficient ne serait-ce que d'un soupçon de garantie publique implicite, elles doivent payer pour cette aide", a souligné Lord Myners, dans une tribune parue dans le quotidien The Guardian.
"Trouver un moyen pour empêcher que ce soit au contribuable de payer la facture des futurs plans de sauvetage ne sera pas facile, mais le Royaume-Uni continuera à faire les efforts (nécessaires) dans ce but", a poursuivi le secrétaire d'Etat, ajoutant que "ce problème ne peut être réglé que grâce à un accord mondial, car nous savons bien que les banques savent exploiter les failles du système".
M. Myners a justement présidé ce lundi une réunion d'étape à Londres consacrée à cette question des moyens de faire payer aux banques le "fardeau" de leur sauvetage, avant la remise en avril d'un rapport du FMI sur le sujet.
Elle a rassemblé des hauts-fonctionnaires des pays du G7 (qui regroupe les Etats-Unis, le Japon, l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l'Italie et le Canada.) et d'organisations financières internationales, et s'est terminée à la mi-journée. Le gouvernement n'a fait aucun commentaire sur ces discussions.
Parmi les solutions évoquées figurent la taxation des transactions financières internationales (souvent qualifiée de "taxe Tobin"), idée qui avait été avancée en novembre dernier par le Premier ministre britannique Gordon Brown en personne, la mise en place d'une "prime d'assurance", solution que le FMI semble privilégier, et un renforcement des fonds propres des banques.
Cet appel de Lord Myners à la coordination internationale fait suite à l'annonce par le gouvernement américain de réformes-choc, dont une taxation des banques pour leur faire rembourser le coût de leur sauvetage, et celle d'une limitation de leur taille et de leurs activités.
Dimanche, le ministre britannique des Finances Alistair Darling s'était montré sceptique sur ces propositions, estimant qu'elles n'auraient pas empêché la crise financière et risquaient de nuire au consensus international. "Si chacun s'occupe de ses affaires dans son coin, on aboutira à absolument rien du tout", avait lancé M. Darling, dans un entretien accordé au Sunday Times.
M. Brown s'est fait l'écho de ces propos, lundi, en soulignant à l'occasion de sa conférence de presse mensuelle qu'"il serait injuste qu'un pays soit désavantagé par rapport aux autres parce qu'il a pris les bonnes décisions", et qu'"il faudrait mieux agir au niveau mondial pour régler ce problème".
Parallèlement, le Premier ministre a suggéré qu'une taxe sur les transactions financières puisse servir de nouvelle source de financement pour lutter contre la pauvreté dans le monde, dans une tribune publiée dans le journal Le Monde daté de mardi.
Une manière peut-être de recycler sa proposition d'instauration d'une telle taxe, au cas où elle ne serait pas retenue en tant que moyen pour faire payer aux banques le coût des plans de sauvetage.