La Commission européenne a appelé mardi les dirigeants de l'UE à apporter un "soutien" clair à la Grèce, en échange d'efforts sérieux d'Athènes pour résoudre sa crise budgétaire, excluant tout recours au Fonds monétaire international.
Lors d'un sommet de l'UE prévu jeudi à Bruxelles consacré à la situation économique, "je souhaite que les dirigeants européens disent aux autorités grecques que, en échange de leurs efforts, la Grèce pourra compter sur notre soutien", a déclaré le commissaire européen aux Affaires économiques Joaquin Almunia, devant le Parlement européen à Strasbourg.
"Ce soutien n'est pas gratuit, ce serait jeter les bases de déséquilibres futurs", a-t-il ajouté, sans toutefois préciser s'il entendait par là autre chose que l'appui technique de l'Europe pour aider la Grèce à mener à bien son plan d'économies budgétaires.
Les marchés s'interrogent depuis des semaines sur l'opportunité d'une aide financière de l'Europe à la Grèce.
Il s'agirait d'un "soutien clair --nous disposons des instruments pour assurer ce soutien-- en échange d'un engagement clair, le gouvernement grec devant assumer ses responsabilités", a encore dit M. Almunia.
Cette réunion des dirigeants des 27 pays de l'Union européenne jeudi, avec en toile de fond la situation budgétaire catastrophique de la Grèce, est "spéciale", a encore dit M. Almunia.
"L'heure est très grave, compte tenu des tensions sur les marchés financiers actuelles, sans précédent depuis que l'euro existe", a-t-il ajouté.
Il a indiqué qu'il s'agissait d'un "sujet de préoccupation commun pour la zone euro et pour l'UE" avec "un sérieux risque de contagion dans d'autres parties de la zone euro".
"Ce que j'aimerais entendre" à l'issue du sommet européen "c'est une exigence claire s'adressant à chaque Etat membre, en commençant par la Grèce, pour leur demander de respecter leurs obligations, de mettre en oeuvre les mesures qu'ils se sont engagés à adopter en matière économique et monétaire", a-t-il encore dit.
M. Almunia a dans ce contexte écarté l'hypothèse d'un appel au Fonds monétaire international (FMI) pour aider la Grèce, qui serait politiquement humiliant pour l'Europe.
"Nous n'avons pas besoin de faire appel au FMI" pour venir en aide à la Grèce, car les Européens "peuvent et devraient" faire face "par eux-mêmes" au problème, a-t-il dit.
"Nous avons plus d'instruments qu'il n'en faut pour faire ce qui est nécessaire pour faire face aux situations délicates comme celle à laquelle nous sommes confrontés actuellement en Grèce", a-t-il ajouté.
M. Almunia s'est ainsi démarqué du ministre suédois des Finances Anders Borg, qui a déclaré jeudi qu'un rôle éventuel du FMI pour aider la Grèce "ne devrait pas être tabou".
Le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn a suggéré la semaine dernière aux pays de la zone euro "d'aider d'une façon ou d'une autre" la Grèce, indiquant cependant: "si on nous demande d'intervenir (le FMI), on le fera".