Le conglomérat allemand ThyssenKrupp, touché de plein fouet par la crise et qui a déjà supprimé 12.000 postes, compte en supprimer jusqu'à 20.000 de plus sur le prochain exercice, a annoncé son patron Ekkehard Schulz.
"Par le biais de désengagements et de restructurations, le personnel de l'entreprise va, sur l'exercice prochain, être à nouveau réduit de 15.000 à 20.000 postes", a déclaré M. Schulz dans une interview parue samedi dans le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ).
La plupart de ces suppressions devraient résulter de la vente de certaines branches du groupe.
Mais entre 2.000 et 2.500 emplois seront aussi supprimés dans l'administration en Allemagne et à l'étranger, a prévenu M. Schulz, en soulignant que ThyssenKrupp allait de désengager de certains secteurs employant beaucoup de personnel et se concentrer sur ceux qui dégagent le plus de profit.
Entre le début de la crise mondiale à l'automne 2008 et septembre 2010, un cinquième des emplois auront ainsi été perdus, résume le FAZ.
ThyssenKrupp, présent dans l'acier mais aussi la fabrication d'ascenseurs ou encore les chantiers navals, avait déjà éliminé 12.000 emplois en Allemagne, en France, en Grande-Bretagne ou encore en Roumanie, au cours des dix premiers mois de l'exercice 2008-2009, clôturé fin septembre. Et ce, via des fluctuations naturelles et sans licenciements secs, passant ainsi de 198.000 à 186.000 emplois dans le monde fin juillet 2009.
A long terme, M. Schulz a dit ne voir aucune raison à ce que l'acier européen ne retrouve pas son niveau de 2007. Mais "les surcapacités vont durer au moins jusqu'en 2012" et le salut pourrait ne venir qu'en 2013 ou 2014, a dit le patron de l'un des quinze principaux aciéristes mondiaux.
ThyssenKrupp avait annoncé jeudi un partenariat avec une société d'Abu Dhabi dans les chantiers navals. Le groupe veut recentrer son activité sur les chantiers navals militaires au détriment du secteur civil, durement touché par la crise du commerce mondial et la concurrence asiatique.