Le PDG de Renault, Carlos Ghosn, a proposé "le report de 30% de sa part variable de l'année 2012 au 31 décembre 2016" si un accord de compétitivité est signé en France, a annoncé jeudi le constructeur automobile français, confirmant une information des Echos.
Le paiement de cette somme sera conditionné "à l'exécution, par Renault, de l'ensemble de ses engagements dans le cadre de l'accord", c'est-à-dire de ne pas fermer d'usine en France, de leur assurer un certain volume de fabrication et de ne pas faire de plan social.
En 2011, la part variable de son salaire était de 1,59 million d'euros et la part fixe 1,23 million. Le conseil d'administration de Renault a accepté cette proposition.
Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a estimé que ce report n'était "pas suffisant" pour permettre de finaliser l'accord de compétitivité négocié par le constructeur.
"Ca va aider mais ce n'est pas suffisant (...) L'essentiel, c'est d'abord la politique de localisation industrielle de Renault", a déclaré M. Montebourg sur Europe 1. "C'est sur ce terrain-là que nous attendons les évolutions structurelles et manifestes de Carlos Ghosn", a-t-il ajouté en rappelant le souhait du gouvernement "que Renault relocalise sur le sol industriel français la production d'un grand nombre de ses véhicules".
L'ex-candidate d'EELV à la présidentielle, Eva Joly, a pour sa part qualifié d'"indécente" la proposition de Carlos Ghosn.
De son côté, le secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, a estimé que le PDG de Renault, Carlos Ghosn, faisait "de la provocation en permanence".
"C'est une proposition qui me fait sourire. Autant, il y a des négociations qui avancent chez Renault (...), mais ce n'est pas à lui directement de dire : +attendez, si vous signez, je vais faire un effort+", a-t-il dit sur Radio France international.