(Reuters) - En 2018, 226 entreprises ont été prises pour cibles par les fonds activistes dans le monde, contre 188 en 2017, selon une étude de Lazard, une montée en puissance sans précédent notamment illustrée par l'irruption remarquée d'Elliott au capital de Pernod Ricard (PA:PERP) en décembre dernier.
Le nombre d'investisseurs ayant eu un comportement activiste l'année dernière s'est élevé à 131, soit 20% de plus qu'en 2017 (109) et 58 de ces campagnes publiques ont visé des sociétés européennes.
Parmi eux, relève l'étude, 31% de ces activistes n'avaient jamais lancé jusque là de campagne publique, contre 21% en 2017.
Avec 22 nouvelles campagnes menées et 4,3 milliards de dollars investis (3,7 milliards d'euros), le fonds américain Elliott s'est montré l'année dernière encore le plus actif. Il est notamment parvenu à ravir à Vivendi (PA:VIV) le contrôle du conseil de Telecom Italia (MI:TLIT) et a poussé le britannique Whitbread (LON:WTB) à céder sa chaîne Costa Coffee.
Le mois dernier, il a pris une participation de plus de 2,5% dans Pernod Ricard. Lazard note d'ailleurs que les "champions nationaux", des "entreprises phares détenues par des familles" et des "secteur régulés" étaient les cibles privilégiées des fonds activistes.
Derrière Elliott, les fonds comme ValueAct et Cevian, qui ont dépensé respectivement 3,4 milliards et 1,8 milliard de dollars, ont été les plus actifs.
Au total, le capital investi par les fonds activistes s'est élevé à 65 milliards de dollars l'an dernier, contre 62,4 milliards en 2018.
Sur ce total, 62% sont allés vers des entreprises américaines, 24% en Europe et 8% dans la région Asie-Pacique.
(Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)