par Chuck Mikolajczak
NEW YORK (Reuters) - Les investisseurs comptent sur la série d'indicateurs économiques américains attendus dans les prochains jours pour permettre à Wall Street de poursuivre la hausse des deux dernières semaines, maintenant que la saison des résultats - qui se sont avérés plutôt moroses - arrive à son terme.
Sur fond d'inquiétude sur la croissance mondiale, ils espèrent aussi que les nombreux indicateurs attendus en Asie et en Europe reflèteront un relatif dynamisme, alors que les pays du G20 n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur de nouvelles mesures de soutien lors du sommet de vendredi et samedi.
L'indice Standard & Poor's 500 a gagné 4,5% en deux semaines, sa meilleur performance sur une telle période depuis un an, et 7,5% par rapport au point bas atteint en séance le 11 février, porté par des indicateurs meilleurs que prévu et des signes de stabilisation du pétrole.
"Si on remonte deux semaines en arrière, c'est vraiment le rapport positif sur les ventes de détail qui nous a pour ainsi dire sortis du bourbier", a dit Jack Ablin, responsable de l'investissement chez BMO Private Bank. "Maintenant que les publications de résultats sont derrière nous, les indicateurs économiques vont se retrouver au centre de l'attention."
Les chiffres mensuels de l'emploi sont attendus en fin de semaine et les économistes tablent en moyenne sur 193.000 postes créés en février ainsi que sur un taux de chômage de 4,9%, inchangé par rapport à janvier.
Les créations d'emploi ont ralenti plus fortement que prévu en janvier aux Etats-Unis, mais la hausse des salaires et un taux de chômage au plus bas depuis huit ans semblent témoigner d'une vigueur persistante du marché du travail.
L'ACTIVITÉ DES SERVICES SURVEILLÉE DE PRÈS
Des indicateurs d'activité dans les secteurs manufacturier et des services seront également publiés dans la semaine. Les investisseurs attendent des signes montrant que le secteur manufacturier a touché un point bas et qu'il s'apprête à repartir de l'avant.
L'activité dans les services sera également surveillée de près après l'annonce en première estimation d'une contraction en février pour la première fois depuis octobre 2013, alors que ce secteur était jusqu'à présent un facteur de soutien.
"C'est (le rapport sur) les services qui compte", dit Art Hogan, responsable de la stratégie chez Wunderlich Securities.
Il explique que les investisseurs sont résignés à avoir un indice d'activité manufacturière faible mais qu'ils espèrent un chiffre plus positif dans les services.
D'un autre côté, des indicateurs reflétant une reprise vigoureuse de l'économie américaine pourraient refroidir l'enthousiasme pour les actions, de crainte que cela n'incite la Réserve fédérale à relever ses taux à l'issue de sa réunion de mi-mars.
"(Les chiffres de l'emploi) pourraient entraver la progression du marché", dit Peter Kenny, chargé de la stratégie chez Kenny & Co. "Les investisseurs y verront un signe que la Fed est susceptible de modifier ses taux dans un délai plus court."
La volatilité pourrait également être accrue par les événements politiques avec l'arrivée du "Super Tuesday" qui verra dans trois jours 11 Etats désigner leurs délégués en vue de l'investiture démocrate pour la présidentielle de novembre.
Les cours du pétrole resteront aussi un déterminant de la tendance boursière, le rebond de plus de 25% du brut léger américain par rapport au creux touché le 11 février ayant largement contribué à celui des actions.
(Juliette Rouillon pour le service français, édité par Marc Angrand)