Black Friday c’est Maintenant ! Ne passez pas à côté 60 % DE REDUCTION InvestingProPROFITER DES SOLDES

A400M: Berlin répugne à éponger les surcoûts de l'avion militaire européen

Publié le 01/01/2001 01:00
Mis à jour le 06/01/2010 15:55

Mise sous pression pour éponger avec ses partenaires européens les surcoûts de l'avion de transport militaire A400M, l'Allemagne résistait mercredi, dans un contexte intérieur peu propice à de lourds investissements dans la défense.

Avec 60 appareils, Berlin a passé la plus lourde de toutes les commandes pour l'appareil du groupe aéronautique EADS et de sa filiale Airbus, qui doit permettre aux Européens de projeter leurs forces pour leurs missions à l'étranger.

La France arrive juste derrière avec 50 appareils, puis la Grande-Bretagne avec 25 exemplaires, sur un total de 180 avions commandés.

Pourtant, des sept pays clients (Allemagne, France, Royaume-Uni, Espagne, Belgique, Turquie et Luxembourg), c'est bien l'Allemagne qui paraît la moins empressée à sauver ce programme lancé en 2003 pour un coût initial de 20 milliards d'euros, mais qui a des années de retard et dont le budget explose.

Le patron d'Airbus, Thomas Enders, demande aux clients de partager la charge des dépassements de budget. A en croire la presse allemande, il aurait dit publiquement ne "plus croire à une poursuite du programme", des propos destinés à faire monter la pression, et particulièrement sur l'Allemagne.

Or cette dernière, selon le quotidien Handelsblatt, est prête à payer seulement 650 millions d'euros supplémentaires, alors qu'EADS aurait réclamé aux Etats une rallonge totale de 5 milliards d'euros.

Le ministre de l'Economie allemand Rainer Brüderle a dit mercredi à la radio Deutschlandfunk qu'une "solution sensée pouvait être trouvée", alors qu'EADS et les Etats ont jusqu'au 31 janvier pour renégocier le financement. Mais "mendier auprès des Etats est la solution de facilité", a-t-il toutefois asséné.

Si la France par exemple a affirmé par la voix du ministre de la Défense Hervé Morin qu'elle "n'envisageait pas" un échec, Berlin est plus tiède.

Un porte-parole du ministère allemand de la Défense a dit mercredi qu'il "s'agissait en première ligne d'arriver à ce qui est prévu par le contrat, c'est-à-dire à une production de l'avion. Mais nous réfléchissons constamment aux autres options possibles," dont un abandon.

Le gouvernement de droite d'Angela Merkel fait face à un contexte très hostile à des dépenses pharaoniques dans le domaine militaire.

L'équipe gouvernementale, composée du parti conservateur et du parti libéral, a déjà les plus grandes peines du monde à se mettre d'accord sur un programme de baisses d'impôt.

Par ailleurs, Berlin est empêtré depuis des mois dans une enquête sur un bombardement meurtrier en Afghanistan demandé par un de ses officiers.

"Les projets militaires de grande envergure sont de moins en moins bien vus. En France, la satisfaction de posséder sa propre technologie joue un rôle beaucoup plus important qu'en Allemagne, et l'armée y jouit d'une meilleure image", a expliqué Klaus-Heiner Röhl, expert aéronautique de l'institut allemand d'études économiques DIW, à la chaîne de télévision n-tv.

Il semble peu probable toutefois que l'Allemagne se risque à porter la responsabilité d'un échec du programme A400M, et l'opposition de gauche appelle l'équipe Merkel à lâcher du lest.

"Nous aussi avons intérêt à ce que ce projet aboutisse", a rappelé Rainer Arnold, expert en questions militaires du SPD, à la radio WDR, ajoutant: "il s'agit aussi d'emplois: 40.000 au total, plus de 10.000 en Allemagne."

"L'idée était et reste que les pays européens ont tout intérêt à ne pas être dépendants des partenaires américains dans l'aéronautique", a-t-il indiqué.

Sans compter que Berlin, s'il renonce à l'A400M, devra de toute façon trouver une solution pour remplacer ses avions Transall vieillissants.

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés