PARIS (Reuters) - Alain Vidalies a été contraint lundi de rectifier le tir après la "polémique" engendrée par ses propos sur les contrôles de sécurité dans les trains afin d'empêcher la répétition des attaques comme celle du Thalys Amsterdam-Paris vendredi dernier.
"Je préfère qu'on discrimine pour être efficace plutôt que rester spectateur", avait dit lundi matin sur Europe 1 le secrétaire d'Etat aux Transports, déclenchant un tollé.
Les écologistes mais aussi des personnalités socialistes et des médias classés à gauche ont critiqué ces propos qui semblent justifier les contrôles au faciès.
"On ne peut accepter qu'un ministre se résigne à anticiper des discriminations", a écrit le député socialiste Yann Galut sur Twitter en appelant le Premier ministre Manuel Valls à "rétablir ce qu'est la République".
Dans un communiqué, Alain Vidalies dit vouloir réagir à une "polémique sans fondement".
"Le renforcement des contrôles aléatoires sur les bagages dans les trains est une des réponses dissuasives et adaptées à la menace terroriste", a-t-il écrit. "Il n'a bien entendu jamais été question de prôner la moindre méthode discriminatoire."
"Dès lors que l'on parle de contrôle aléatoire, il est opposé le risque de discriminer. Ce risque existe, il faut le prévenir, sans renoncer à ces mesures indispensables pour la sécurité de tous", a-t-il conclu.
Le Marocain Ayoub el Khazzani, qualifié lundi de "terroriste" par François Hollande lors d'une cérémonie en hommage aux "héros" qui l'ont désarmé à bord du Thalys, a voyagé de l'Espagne vers la France en 2014 avant de rejoindre la Syrie puis de retourner en France, a précisé une source au sein du service antiterroriste espagnol.
Le suspect était toujours entendu dans les locaux de la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire et de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).
(Yves Clarisse)