BRUXELLES (Reuters) - La Banque centrale européenne (BCE) se tient prête à employer d'autres outils non conventionnels pour soutenir l'inflation et la croissance dans la zone euro, a déclaré lundi son président Mario Draghi.
S'exprimant devant la Commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen, à Bruxelles, Mario Daghi a déclaré que le Conseil des gouverneurs "demeurait tout à fait résolu à parer aux risques face aux perspectives d'inflation à moyen terme".
"Par conséquent, nous nous tenons prêts à employer d'autres outils non conventionnels dans les limites de notre mandat et à modifier la taille et/ou la composition de nos interventions non conventionnelles si nécessaire face au risque d'une période trop prolongée d'inflation basse", a-t-il dit.
La première "opération de refinancement à plus long terme ciblée" (TLTRO) de la BCE a rencontré jeudi dernier une demande inférieure aux estimations avec 82,602 milliards d'euros alloués aux banques de la zone euro.
Le président de la banque centrale a affirmé lundi que ce résultat se situait "dans la marge anticipée" et fait remarquer que les banques auraient en décembre l'opportunité d'épuiser leurs quotas de TLTRO initialement alloués. "A dessein, les opérations de septembre et de décembre doivent être évaluées conjointement", a-t-il dit à Bruxelles.
Les TLTRO sont le principal volet du programme de politique monétaire dévoilé le 5 juin pour tenter de relancer l'économie et notamment le crédit et l'inflation.
Mario Draghi a déclaré que l'annonce du programme de TLTRO avait déjà eu un "effet positif sur le sentiment des marchés financiers" et que la BCE considérait ces prêts comme un outil puissant de diffusion de la politique monétaire et de stimulation des flux de crédit à l'économie réelle .
Mais, a-t-il ajouté, "aucun stimulant monétaire - ou budgétaire - ne peut avoir le moindre effet notable s'il ne s'accompagne pas de réformes structurelles."
"Des réformes structurelles courageuses et améliorer la compétitivité des entreprises sont cruciaux pour améliorer les conditions d'activité des entreprises", a-t-il poursuivi. "Les réformes structurelles, ainsi, sont le complément primordial de la politique accommodante de la BCE et contribuent à une diffusion bien plus efficace de la politique monétaire".
Du fait du succès moindre qu'attendu par les marchés de la première opération de TLTRO, certains analystes s'attendent à ce que la BCE n'ait d'autre chois que de se lancer dans un véritable programme d'assouplissement quantitatif.
(Catherine Evans, Mathilde Gardin pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)