LONDRES (Reuters) - A 17 jours de la date prévue du Brexit, les députés britanniques de la Chambre des communes ont rejeté mardi soir par 391 voix contre 242 l'accord de retrait que leur présentait pour la seconde fois Theresa May, plongeant le Royaume-Uni dans une crise politique d'une gravité sans précédent depuis plusieurs générations.
La sanction est moins lourde que le 15 janvier dernier, quand l'accord de retrait avait été balayé par 432 voix contre 202, mais elle laisse la Grande-Bretagne dans la plus profonde incertitude sur l'issue d'un processus amorcé par le référendum du 23 juin 2016.
"Si ce vote n'est pas acquis ce soir, si cet accord n'est pas entériné ce soir, alors cela pourrait en être fini du Brexit", avait pourtant prévenu la Première ministre britannique, s'exprimant d'une voix cassée lors des débats préalables au vote.
Mais les députés pro-Brexit de son Parti conservateur, regroupés au sein de l'ERG (European Research Group), de même que les unionistes nord-irlandais du DUP, dont dépend la majorité parlementaire du gouvernement, avaient annoncé qu'ils voteraient contre le plan amendé présenté par May à la suite de sa rencontre lundi soir à Strasbourg avec Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne.
(Henri-Pierre André pour le service français)