La présidence turque du G20 a annoncé samedi son intention d'inscrire la crise des migrants qui frappe l'Europe au menu de son sommet des chefs d'Etat et de gouvernement en novembre car "l'humanité toute entière doit contribuer" à sa résolution.
"La question des réfugiés relève surtout des risques géopolitiques (...) sans aucun doute elle sera politiquement traitée par les leaders", a déclaré le vice-Premier ministre chargé de l'Economie, Cevdet Yilmaz, en clôture du sommet des argentiers des pays les plus riches de la planète à Ankara.
Les dirigeans des pays du G20 doivent se retrouver à la mi-novembre à Antalya (sud de la Turquie) pour leur sommet annuel.
"Nous attendons du monde qu'il montre plus d'intérêt à cette situation humanitaire (...) toute l'humanité doit contribuer à la résoudre", a-t-il ajouté.
Selon les statistiques de l'Organisation internationale des migrations (OIM) publiées mardi, plus de 350.000 migrants ont traversé dans des conditions périlleuses la Méditerranée à destination de l'Europe depuis le début de l'année. Au moins 2.600 d'entre eux y ont perdu la vie, a précisé l'OIM.
Plus de 230.000 de ces migrants sont arrivés en Grèce, pour plupart des réfugiés syriens qui fuient, via la Turquie, la guerre civile qui ensanglante leur pays depuis plus de quatre ans.
La Turquie accueille à elle seule près de 2 millions de Syriens.
Les photos du corps sans vie d'Aylan Kurdi, un enfant syrien de 3 ans noyé mercredi au large des côtes turques alors qu'il tentait de rallier la Grèce avec sa famille, ont suscité l'émotion dans le monde entier et mis sous pression les dirigeants européens, divisés sur leurs politiques d'immigration.
"Nous devrions tous considérer que la Turquie ne doit pas être tenue pour seule responsable des souffrances injustes endurées ici", a insisté le vice-Premier ministre turc.
"Je pense que (la question des migrants) relève de la responsabilité de tous", a renchéri à Ankara la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde, qui participaient au G20.
"Le drame qui se déroule sur ces côtes est clairement dans mon esprit à cette heure", a-t-elle ajouté.