Les marins grévistes de la Méridionale ont appelé samedi à "durcir" leur mouvement social, lié à l'attribution des liaisons Corse-Continent et qui perturbe depuis vendredi le trafic des navires.
Une soixantaine de marins se sont réunis samedi en assemblée générale sur le Girola, un navire dérouté vendredi vers Propriano (Corse-du-Sud), a déclaré à l'AFP Cyril Venouil, délégué syndical du syndicat des travailleurs corses (STC).
La préfecture avait fait dérouter vers Propriano ce bateau, qui devait initialement accoster à Ajaccio, dans la perspective d'un mouvement social dur et pour éviter des troubles à l'ordre public. Ce que les syndicalistes ont regretté lors d'une rencontre avec la préfète de Corse Josiane Chevalier.
"Du fait de l'attitude irresponsable de la préfecture, le mouvement prend une autre forme. Nous appelons à le durcir", a poursuivi M. Venouil. Samedi matin, deux des trois navires de la Méridionale ont été bloqués sur le port de Marseille, ainsi que quatre navires de la Corsica Linea, selon lui.
De son côté, la Méridionale a annoncé l'annulation de trois traversées samedi, deux dimanche et trois lundi.
"Nous ne pouvons que déplorer une telle situation au démarrage de la saison. Nous espérons vivement que ce qui pourrait être une véritable prise d'otages des passagers, transporteurs et, par extension, de l'ensemble des acteurs économiques corses (...) ne le deviendra pas", avait déclaré vendredi soir le directeur général de Corsica Linea, Pierre-Antoine Villanova.
Ce mouvement reconductible en plein lancement de la période estivale, à l'appel de la STC, de la CGT et de la CFTC, demande "l'arrêt de la procédure d'appel d'offres" pour la délégation de service public (DSP) de continuité territoriale entre la Corse et le continent.
La compagnie a en effet appris dans un rapport de la Collectivité de Corse qu'elle avait été écartée de "trois lots" desservant Ajaccio, l'Ile-Rousse et Bastia, au profit de son concurrent Corsica Linea (ex-SNCM)
Dénonçant par avance "une décision guidée par des intérêts partisans", elle regrette que les passagers n'aient dans l'avenir "plus le choix" de leur compagnie au départ de Marseille.