Investing.com – L’Italie continue d’inquiéter les marchés, comme en témoignent le taux à 10 ans des obligations d’Etat italiennes, qui a de nouveau pointé au-dessus de 3.4% ce vendredi matin, et l’indice boursier FTSE MIB, qui chute de plus de 1% à l’heure où cet article est rédigé.
Dans l’actualité récente, on peut noter que l’Italie a annoncé un abaissement de sa prévision de croissance 2018, de 1.5% à 1.2%. En dehors de constituer une mauvaise nouvelle en soi, ces nouvelles prévisions pour 2018 rendent peu crédibles les prévisions du gouvernement pour 2019, 2020 et 2021, respectivement 1.5%, 1.6% et 1.4%.
Or, ce sont sur ces prévisions que sera basé le budget que l’Italie va prochainement soumettre à l'UE.
Les projets du pays en matière de budget, qui impliquent un déficit public de 2.4% en 2019, 2.2% en 2020 et 1.8% en 2021, inquiètent les marchés depuis près de deux semaines, et devraient continuer à peser sur l’euro et les actifs européens au cours des prochaines semaines.
Il y a en effet fort à parier pour que l’UE trouve à redire aux projets de budget de l’Italie, et des négociations entre le pays et l’UE s’engageront donc.
Cependant, plusieurs indices permettent d’estimer que ces négociations ne seront pas de tout repos. Pour ne citer que les plus récentes déclarations critiques de l’Italie envers l’Europe, on peut relever que le premier ministre délégué Di Maio a déclaré ce matin « ne pas comprendre pourquoi l’UE devrait rejeter le budget du pays ».
De son côté, l’autre premier ministre délégué Salvini a eu des mots très durs aujourd’hui, déclarant que « Juncker et Moscovisci ont ruiné l’Europe », affirmant que l’Italie « tente de changer l’Europe de l’intérieur »…
On peut également noter que le président de la BCE Mario Draghi aurait rencontré mercredi le président italien Mattarella pour souligner les risques liés à la réaction du marché au budget de l’Italie, selon certaines rumeurs.
Enfin, on rappellera que le gouvernement italien doit rendre les détails de son projet de budget à la Commission Européenne d’ici le 15 octobre. L’UE aura ensuite jusqu’à la fin du mois pour se prononcer.