PARIS (Reuters) - Sept hommes âgés de 16 à 20 ans ont été mis en examen vendredi
dans le cadre de l'enquête sur l'agression de policiers à Viry-Châtillon (Essonne) en octobre, qui avait déclenché un mouvement de colère des forces de l'ordre, a annoncé le procureur d'Evry.
Ils sont poursuivis pour tentatives de meurtres sur personnes dépositaires de l'autorité publique commises en bande organisée et ont été placés en détention, a précisé Eric Lallement dans un communiqué.
"Tous sont mis en cause pour avoir directement participé à l'agression violente contre les policiers", avait-il auparavant précisé lors d'un point de presse.
Douze personnes avaient été interpellées mardi et mercredi essentiellement dans le quartier de la Grande-Borne, à Grigny, une commune jouxtant Viry-Châtillon, mais cinq ont été relâchées depuis.
Les suspects, originaires du même quartier, et certains membres d'une même bande, ont "voulu mettre fin à la surveillance renforcée, par les forces de l'ordre, du quartier de la Grande Borne à la suite de la mise en place d'une caméra de vidéosurveillance", a souligné Eric Lallement.
Lors de leur garde à vue, six suspects ont nié toute participation aux faits et le septième a reconnu être présent mais avoir seulement jeté des cailloux sur les services de police.
L'un d'eux a déjà été condamné par un tribunal pour enfants et deux autres sont mis en examen sous contrôle judiciaire dans le cadre d'affaires distinctes.
En décembre, un jeune de 17 ans avait déjà été mis en examen pour complicité de tentative de meurtres sur personne dépositaire de l'autorité publique et un second mineur, âgé de 15 ans, placé sous le statut de témoin assisté.
Le procureur d'Evry a souligné la complexité de l'enquête dans un "contexte difficile où les personnes refusent de témoigner".
Les enquêteurs ont procédé à des écoutes téléphoniques, mené des opérations de porte à porte dans le quartier, et entendu une quarantaine de témoins.
La fronde suscitée par l'agression au cocktail Molotov de quatre policiers, dont deux ont été blessés grièvement, avait pris en octobre une forme inédite, des policiers manifestant plusieurs jours de suite hors de tout cadre syndical.
(Gérard Bon, édité par Yves Clarisse)