PARIS (Reuters) - Le rebond des marchés européens s'est émoussé jeudi, seule la Bourse de Francfort terminant franchement dans le vert tandis que Paris finissait proche de l'équilibre et que Londres reculait, pénalisée par un repli des valeurs minières et des craintes concernant l'impact d'une éventuelle sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne.
Paris et Francfort ont atténué leurs gains en fin de séance après l'annonce d'une hausse des stocks de brut aux Etats-Unis qui a fait se retourner à la baisse les cours du Brent, toujours aussi volatils..
À Paris, l'indice CAC 40 a finalement gagné 6,29 points (0,15%) à 4.239,76 points. À Francfort, le Dax a progressé plus nettement, de 0,92%.
A Londres, le FTSE a reculé de 0,97%, alors que le Premier ministre britannique David Cameron participe à Bruxelles à un sommet européen avec l'objectif d'obtenir les concessions qui lui permettront de convaincre les Britanniques de rester dans l'Union européenne.
Le FTSE a été également tiré vers le bas par les minières, notamment Anglo American (L:AAL) (-7,7%). Après Moody's et Fitch Ratings, Standard & Poor's a abaissé jeudi la note de la dette du groupe minier en catégorie spéculative ("junk"), avec une note ramenée de BBB- à BB.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 a reculé de 0,18% après avoir atteint en séance son plus haut niveau depuis deux semaines, l'EuroStoxx 50 de la zone euro cédant pour sa part 0,09%.
Les valeurs technologiques ont soutenu la tendance, notamment Capgemini (PA:CAPP) plus forte hausse du CAC 40 avec un gain de plus de 4,43%. Le leader européen des services informatiques prévoit d'améliorer sa marge opérationnelle de 0,5 à 0,7 point en 2016 après des résultats 2015 légèrement supérieurs aux attentes, tirés par l'Amérique du Nord.
A Paris toujours, Air France-KLM a bondi de plus de 10%. La compagnie a renoué avec un bénéfice d'exploitation en 2015, profitant de la baisse des prix du pétrole.
La plupart des indices sectoriels ont fini dans le vert mais pas les ressources de base (-1,06%) ni les banques (-2,3%), très présentes dans le peloton des plus fortes baisses en Europe avec notamment KBC (-8%), UniCredit (-5,54%) et Standard Chartered (L:STAN) (-5,48%).
Souvent malmenées en Bourse depuis de le début de l'année, les banques européennes souffrent dans un environnement de taux extrêmement bas et préoccupent les investisseurs.
Sur le marché des changes, le dollar est sorti de sa léthargie après les propos de James Bullard, pourtant l'un des "faucons" de la Réserve fédérale, déclarant qu'il ne serait pas judicieux d'augmenter à nouveau les taux d'intérêt au vu d'une inflation qui reste basse et de l'instabilité financière mondiale.
Le billet vert a progressé notamment face à l'euro, autour de 1,1093 dollar.
Wall Street évolue en baisse modérée à l'heure de la clôture en Europe mais la tendance pourrait encore évoluer.
(Patrick Vignal pour le service français)