Black Friday c’est Maintenant ! Ne passez pas à côté 60 % DE REDUCTION InvestingProPROFITER DES SOLDES

Odebrecht ou la fabrique internationale de la corruption

Publié le 25/08/2017 12:56
Le fil de la pelote de laine Odebrecht paraît interminable: l'ex-procureur vénézuélienne Luisa Ortega vient de dévoiler un nouveau pan du système de corruption du géant brésilien du BTP en affirmant détenir des preuves contre le président vénézuélien Nicolas Maduro. (Photo Nelson ALMEIDA. AFP)

Le fil de la pelote de laine Odebrecht paraît interminable: l'ex-procureur vénézuélienne Luisa Ortega vient de dévoiler un nouveau pan du système de corruption du géant brésilien du BTP en affirmant détenir des preuves contre le président vénézuélien Nicolas Maduro. (Photo Nelson ALMEIDA. AFP)

Le fil de la pelote de laine Odebrecht paraît interminable: l'ex-procureur vénézuélienne Luisa Ortega vient de dévoiler un nouveau pan du système de corruption du géant brésilien du BTP en affirmant détenir des preuves contre le président vénézuélien Nicolas Maduro.

Odebrecht, l'un des plus grands groupes de construction d'Amérique latine, est au coeur d'un scandale de corruption qui a secoué tout le continent, avec la constitution d'un cartel ayant truqué des marchés de sous-traitance de la compagnie pétrolière brésilienne Petrobras en distribuant des pots-de-vin à des hommes politiques.

Dans cette région à l'économie il y a encore quelques années florissante, l'entreprise de construction, portée par la "diplomatie des travaux publiques" du gouvernement du président brésilien Luiz Inacio Lula Da Silva (2003-2010), a trouvé un terrain favorable pour corrompre et rafler des contrats.

Selon Mme Ortega, une chaviste (du nom du défunt Hugo Chavez, président de 1999 à 2013) devenue dissidente qui a fui le Venezuela, le numéro deux du pouvoir vénézuélien Diosdado Cabello aurait ainsi touché 100 millions de dollars.

"J'ai beaucoup de preuves (...) qui mettent en cause de nombreux hauts-fonctionnaires vénézuéliens, y compris le président de la République, plus particulièrement dans l'affaire Odebrecht", a-t-elle déclaré mercredi à Brasilia, au cours d'une réunion de procureurs du Mercosur, le marché commun sud-américain.

- Zones d'ombre -

En tout, plus de 3 milliards de dollars de dessous-de-table ont été distribués en Amérique latine et en Afrique pour soudoyer présidents, fonctionnaires ou financer des campagnes politiques, selon les confessions de 77 dirigeants de l'entreprise dans le cadre d'un accord de coopération avec la justice brésilienne.

"Nous n'avons pas encore la dimension globale de toutes les ramifications. Il existe des secteurs au Brésil qui n'ont pas encore fait l'objet d'investigations et sur lesquels il faudra enquêter", a déclaré à l'AFP Silvana Batini, procureure de la République à Rio de Janeiro.

Parmi ces zones d'ombre se trouve le rôle de la Banque nationale de développement économique et social (BNDES), impulsée par Lula à son arrivée au pouvoir pour soutenir les grandes entreprises brésiliennes.

"La BNDES a eu un rôle décisif dans la politique économique des gouvernements du Parti des Travailleurs (formation de Lula, ndlr), car ce fut un des grands canaux choisis pour des transferts d'argent afin de mener à bien" cette politique, a déclaré Mme Batini.

Beaucoup de ces entreprises, comme le géant de la viande JBS ou Odebrecht, "ont grandi aux dépens du BNDES et nous savons aujourd'hui qu'elles se sont développées de manière criminelle et qu'elles ont grandi en distribuant des pots-de-vin aux politiques", a-t-elle souligné.

L'enquête sur Odebrecht a conduit l'an dernier la BNDES à suspendre le versement de 3,6 milliards de dollars destinés à 16 projets en Argentine, au Venezuela, en République dominicaine, à Cuba, au Honduras et au Guatemala.

En Amérique latine, ex-présidents, ministres et fonctionnaires dorment derrière les barreaux, accusés d'avoir favorisé le groupe de BTP brésilien lors d'appels d'offres.

- Amendes record -

Au Pérou, l'ancien chef de l'Etat Ollanta Humala et son épouse sont en détention provisoire pour avoir reçu 3 millions de dollars pour la campagne politique de 2011.

L'ex-président péruvien Alejandro Toledo est visé par un mandat d'extradition depuis les Etats-Unis et plusieurs fonctionnaires du gouvernement d'Alan Garcia sont sous le coup d'une enquête.

En Equateur, le vice-président Jorge Glas est dans le collimateur de la justice pour corruption dans ce dossier.

En Colombie, l'ex-ministre adjoint des Transports Gabriel Garcia et l'ex-sénateur Otto Bula ont été arrêtés et la justice enquête pour savoir si Odebrecht a financé la campagne du président Juan Manuel Santos et d'autres hommes politiques.

Au Panama, le frère et le fils de l'ex-président Ricardo Martinelli, ainsi qu'une dizaine de chefs d'entreprises sont dans le viseur de la justice.

Au Mexique, l'ex-directeur de l'entreprise pétrolière publique Pemex Emilio Lozoya est également visé par une enquête pour corruption.

Odebrecht et sa filiale de pétrochimie Braskem ont accepté fin décembre de payer des amendes record de 3,5 milliards de dollars aux autorités brésiliennes, suisses et américaines afin de tourner la page et reprendre les affaires.

Derniers commentaires

Installez nos applications
Divulgation des risques: Négocier des instruments financiers et/ou des crypto-monnaies implique des risques élevés, notamment le risque de perdre tout ou partie de votre investissement, et cela pourrait ne pas convenir à tous les investisseurs. Les prix des crypto-monnaies sont extrêmement volatils et peuvent être affectés par des facteurs externes tels que des événements financiers, réglementaires ou politiques. La négociation sur marge augmente les risques financiers.
Avant de décider de négocier des instruments financiers ou des crypto-monnaies, vous devez être pleinement informé des risques et des frais associés aux transactions sur les marchés financiers, examiner attentivement vos objectifs de placement, votre niveau d'expérience et votre tolérance pour le risque, et faire appel à des professionnels si nécessaire.
Fusion Media tient à vous rappeler que les données contenues sur ce site Web ne sont pas nécessairement en temps réel ni précises. Les données et les prix sur affichés sur le site Web ne sont pas nécessairement fournis par un marché ou une bourse, mais peuvent être fournis par des teneurs de marché. Par conséquent, les prix peuvent ne pas être exacts et peuvent différer des prix réels sur un marché donné, ce qui signifie que les prix sont indicatifs et non appropriés à des fins de trading. Fusion Media et les fournisseurs de données contenues sur ce site Web ne sauraient être tenus responsables des pertes ou des dommages résultant de vos transactions ou de votre confiance dans les informations contenues sur ce site.
Il est interdit d'utiliser, de stocker, de reproduire, d'afficher, de modifier, de transmettre ou de distribuer les données de ce site Web sans l'autorisation écrite préalable de Fusion Media et/ou du fournisseur de données. Tous les droits de propriété intellectuelle sont réservés par les fournisseurs et/ou la plateforme d’échange fournissant les données contenues sur ce site.
Fusion Media peut être rémunéré par les annonceurs qui apparaissent sur le site Web, en fonction de votre interaction avec les annonces ou les annonceurs.
La version anglaise de ce document est celle qui s'impose et qui prévaudra en cas de différence entre la version anglaise et la version française.
© 2007-2024 - Fusion Media Ltd Tous droits réservés