TOULOUSE (Reuters) - Les représentants de quatre syndicats d'Airbus Group (PA:AIR) se sont dits mardi "rassurés" par le patron de l'entreprise, qui les a reçus à leur demande pour évoquer la suppression de 1.164 postes en France prévues par le plan Gemini.
Les syndicats FO, CGC, CFTC et CFDT, qui avaient exprimé leur inquiétude sur ce plan qui prévoit la fermeture du site de Suresnes, dans les Hauts-de-Seine, avec 308 emplois perdus d’ici 2018, ont dit leur confiance dans le dialogue social.
"Même si Tom Enders ne s’est engagé sur aucune mesure, nous sommes un peu rassurés par la qualité du dialogue qui fait que nous serons appelés à nous revoir durant la procédure", a indiqué à la presse Françoise Vallin, coordinatrice CFE-CGC chez Airbus Group, ajoutant que le patron allemand avait souligné l’importance de "la flexibilité" dans cette procédure sociale.
"Nous avons insisté sur notre volonté de ne pas connaître de licenciement sec, ce à quoi Tom Enders a rappelé qu’il n’y avait jamais eu de telle mesure lors des précédents plans sociaux comme Power 8", a précisé la syndicaliste.
Les représentants syndicaux ont également alerté le PDG d’Airbus Group sur leurs craintes sur la fermeture du site de Suresnes et ses conséquences sur la recherche et le développement, primordial pour la stratégie de l’avionneur.
"C’est le début d’un processus long qui s’engage avec la direction qui nous a assuré que ce plan Gémini n’est pas en œuvre pour faire des économies mais pour réorganiser le groupe", a dit Patrick de Percina, délégué central CFE-CGC chez Airbus.
"BON ETAT D'ESPRIT"
Pour le syndicat FO, premier au niveau du groupe, Tom Enders a été à l’écoute des demandes des acteurs sociaux, conscient du potentiel de ces postes situées en région parisienne.
Yvonnick Dreno, délégué FO, a souligné le "bon état d’esprit de cette réunion", tout en rappelant qu’il n’accepterait pas de licenciements secs et qu’il attendait "une démarche d’accompagnement social ambitieuse pour ne laisser aucun des salariés de Suresnes sur le bord du chemin".
La CGT, qui a réuni 10.5% des voix aux dernières élections, n'a quant à elle pas été invitée à cette rencontre.
Dans un communiqué, le syndicat a estimé que "le mouvement de protestation à Suresnes le 15 décembre semble n’avoir pas plu à la direction".
Un comité central européen doit se tenir mercredi à Toulouse durant lequel le rapport final de l'expert du comité sur le plan Gemini sera remis à la direction. Cette publication lancera les consultations formelles sur les mesures sociales du plan, qui sera mis en œuvre le 1er juillet.
Gemini, annoncé le 30 septembre, conduira à donner au groupe et la filiale le seul nom d'Airbus à compter du 1er janvier avec une mise en oeuvre effective prévue en juillet et août 2017 d'un plan visant à éviter les doublons.
Cette fusion permettra également de finaliser le déménagement à Toulouse du siège de la société qui était précédemment basé à Paris et Munich.
Tom Enders prendra la tête du nouvel Airbus et Fabrice Brégier sera son numéro deux tout en conservant la présidence de l'activité d'avions commerciaux.
(Julie Rimbert, édité par Yves Clarisse)