Près de six enfants sur dix craignent de devenir pauvres un jour, et 5% ont déjà l'impression d'être pauvres, révèle un sondage du Secours populaire publié mardi.
Selon ce sondage Ipsos, portant sur 505 enfants de 8 à 14 ans, seulement 36% n'ont pas peur de devenir pauvres. La crainte augmente avec l'âge: 63% chez les 11-14 ans, 52% chez les 8-10 ans.
Si 5% disent avoir l'impression d'être déjà pauvres, la proportion monte à 13% pour les enfants de familles monoparentales, et à 19% chez ceux dont les parents gagnent moins de 1.250 euros par mois.
Selon ce sondage, mené du 15 au 21 juin par internet selon la méthode des quotas, une majorité (66%) pensent également qu'il leur sera "difficile" de trouver un emploi plus tard. Une crainte qui s'accroît encore avec l'âge: 58% chez les 8-10 ans, 71% chez les 11-14 ans.
Les enfants estiment majoritairement (88%) qu'il y a "beaucoup" de pauvreté dans le monde. En France, une moitié (48%) juge qu'il y en a "beaucoup", l'autre moitié (50%) qu'il y en a "un peu". Ils ont d'ailleurs le sentiment de côtoyer des pauvres dans leur entourage, que ce soit dans leur école (61%), leur quartier (52%) ou leur famille (39%).
En parallèle, dans le 9e baromètre annuel Ipsos sur la perception de la pauvreté par les Français, que l'association a également dévoilé mardi, 87% des personnes interrogées jugent les risques que leurs enfants connaissent un jour une situation de pauvreté plus élevés que pour leur propre génération.
Selon ce sondage portant sur 1.013 personnes de 15 ans et plus interrogées par téléphone du 20 au 22 juin selon la méthode des quotas, une majorité (57%) déclarent avoir été, à un moment de leur vie, sur le point de connaître la pauvreté (+2 points par rapport à 2014), et 35% d'entre elles ont vu leur crainte se matérialiser en 2015.
Conséquences: 40% disent peiner à payer certains actes médicaux mal remboursés, 34% à payer leurs dépenses d'électricité et chauffage, 33% à payer leur loyer ou leur emprunt immobilier, et 29% à se procurer une alimentation saine et équilibrée.
Les parents disent à 50% avoir également des difficultés à envoyer leurs enfants en vacances au moins une fois par an, 49% à leur payer des activités (musique, sport, ciné, théâtre, etc.) et 27% à leur payer la cantine.