PARIS (Reuters) - Les pilotes et la direction d'Air France ont repris vendredi le dialogue, a déclaré le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), majoritaire au sein de la compagnie aérienne française.
La filiale d'Air France-KLM a annoncé lundi 2.900 nouvelles suppressions de postes, parmi lesquelles 300 chez les pilotes, et le retrait de 14 avions de sa flotte long-courrier d'ici 2017 dans le cadre d'un "plan B" consécutif à l'échec des négociations avec les personnels navigants.
Le PDG d'Air France-KLM, Alexandre de Juniac, avait invité vendredi les représentants des syndicats de pilotes en présence de Frédéric Gagey, PDG d'Air France, et de Xavier Broseta, le directeur des ressources humaines de la compagnie molesté lundi par des manifestants, des images qui ont fait le tour du monde.
"C'était une réunion constructive et l'occasion de renouer le dialogue avec la direction. Il a été décidé que de nouvelles rencontres seraient organisées afin de définir le cadre des négociations à venir", a déclaré le porte-parole du SNPL, Emmanuel Mistrali.
Une porte-parole d'Air France n'a pas souhaité faire de commentaire et le Syndicat des pilotes d'Air France (Spaf), également présent à la réunion, n'était pas immédiatement disponible pour une réaction.
Des réunions avec les différentes catégories professionnelles d'Air France auront lieu la semaine prochaine, a-t-on déclaré de source proche du dossier.
La CGT a de son côté invité jeudi les autres organisations du personnel d'Air France à participer à une intersyndicale mardi prochain pour décider de la suite à donner au mouvement de grève de lundi dernier.
Mercredi, des salariés de KLM ont lancé, eux, une pétition pour demander à leurs collègues d'Air France de ne pas déclencher de nouvelles grèves.
Air France a estimé début septembre que ses navigants travaillaient 15% à 20% de moins que leurs collègues européens à salaire équivalent.
Aucun chiffrage des efforts de productivité demandés aux pilotes n'a toutefois été à l'ordre du jour de la réunion de vendredi, a précisé Emmanuel Mistrali.
Selon des sources proches du dossier, avant l'échec des précédentes discussions, la direction demandait aux pilotes un effort de productivité de 17%, une proportion qui leur semblait beaucoup trop élevée.
Le conseil du SNPL, le syndicat à l'origine de la grève historique des pilotes de septembre 2014, a voté jeudi à une large majorité une motion visant à négocier des propositions "raisonnables, acceptables et justifiées" de la direction.
Cette motion, a précisé le SNPL, s'accompagne d'un triple objectif axé sur le maintien de l'emploi, l'amélioration de la productivité et l'obtention de garanties de la part de l'Etat français, qui détient 17,6% d'Air France-KLM, sur la conservation d'un environnement économique "juste et équilibré".
La réunion a eu lieu une semaine avant une audience en référé du tribunal de grande instance de Bobigny sur une plainte déposée par Air France contre le SNPL, auquel la compagnie reproche de ne pas avoir fait le nécessaire pour solder son précédent plan de restructuration.
(Cyril Altmeyer, édité par Jean-Michel Bélot)