L'Agence internationale de l'Energie (AIE) a laissé inchangée vendredi sa prévision de demande mondiale de pétrole pour cette année, même si elle l'a révisée à la baisse pour l'économie russe après le rattachement de la Crimée à la Russie.
La demande mondiale moyenne cette année devrait atteindre un nouveau record de 92,7 millions de barils par jour, selon l'AIE, soit son niveau prévisionnel du mois dernier.
Elle indique toutefois dans son rapport mensuel avoir réduit de 55.000 barils/jour la demande en Russie, dans la foulée des révisions à la baisse des prévisions de croissance du PIB russe par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale.
Mais dans le même temps, l'AIE a révisé à la hausse ses données sur la consommation de pétrole dans les pays émergents asiatiques en 2013, contribuant à la stabilité de la prévision de demande mondiale.
Jeudi, l'Opep avait également maintenu sa prévision de demande mondiale cette année.
Comme le mois dernier, la crise russo-ukrainienne domine largement le rapport de l'agence énergétique des pays développés.
"Un mois après les évènements en Crimée, les observateurs du marché évaluent leur impact sur les marchés pétroliers", écrit l'AIE vendredi. "Etant donné l'état encore volatil de la situation sur le terrain, il y a plus de questions que de réponse", reconnaît-elle.
Dans son scénario principal pour l'économie russe, la Banque mondiale a réduit de 2,2% à 1,1% sa prévision de croissance du PIB, le FMI tablant lui sur 1,3%.
Mais dans un scénario de sanctions économiques contre la Russie qui affecterait la confiance et les investissements, la Banque envisage une chute de 1,8% du PIB russe, ce qui selon l'AIE se traduirait par une baisse de la demande pétrolière russe de 150.000 barils par jour, à 3,3 millions de barils quotidiens.