par Leah Schnurr
OTTAWA (Reuters) - L'économie canadienne a dégagé au troisième trimestre sa plus forte croissance depuis plus de deux ans, grâce au rebond des exportations de pétrole et à la hausse des dépenses de consommation, montrent les données officielles publiées mercredi.
Le produit intérieur brut a progressé de 0,9% sur la période juillet-septembre après une contraction de 0,3% au deuxième trimestre. En taux annualisé, la croissance ressort à 3,5%, la plus élevée depuis le deuxième trimestre 2014, après une contraction de 1,3% au deuxième trimestre.
Le chiffre annualisé du troisième trimestre est légèrement supérieur aux attentes des économistes qui prévoyaient 3,4% et aux prévisions de la Banque du Canada qui tablait sur une croissance de 3,2%.
"C'est un soulagement de voir les chiffres du PIB canadien beaucoup plus solides que prévu dans presque tous les compartiments", a déclaré Doug Porter, économiste en chef à BMO Capital Markets.
Les économistes ont également salué la croissance plus forte que prévu de 0,3% enregistrée sur le seul mois de septembre, qui donne à penser que le quatrième trimestre pourrait ralentir moins qu'anticipé et potentiellement donner à la banque centrale canadienne davantage de marge de manoeuvre.
La Banque du Canada réunit la semaine prochaine son conseil de politique monétaire.
"Cela réduit certainement la probabilité d'un assouplissement supplémentaire", a estimé Paul Ferley, économiste en chef adjoint de la Banque royale du Canada (RBC). "Il semble y avoir suffisamment de dynamisme dans l'économie.", a-t-il ajouté.
Le dollar canadien s'est raffermi face à la devise américaine après ces données. La Banque du Canada a réduit ses taux à deux reprises en 2015 pour lutter contre la baisse des prix pétroliers et n'a pas écarté une nouvelle baisse lors de sa dernière réunion en octobre.
La croissance des exportations, notamment dans l'énergie, a soutenu l'économie au troisième trimestre, après le trou d'air enregistré au deuxième trimestre lié en partie au gigantesque feu de forêt dans le nord de l'Alberta, qui avait affecté la production des sites pétroliers.
Les exportations de services et de biens de consommation ont également progressé, tout comme la consommation des ménages et les stocks, mais les investissements dans l'immobilier ont marqué le pas.
En revanche, l'investissement des entreprises dans les machines et le matériel ainsi que dans la construction résidentielle ont diminué.
(avec Allison Martel et Fergal Smith à Toronto; Claude Chendjou pour le service français, édité par Véronique Tison)