Sept sauveteurs qui s'étaient rendus sur le site d' Arkema (PA:AKE), à Crosby dans le Texas, après le passage de l'ouragan Harvey ont porté plainte contre le groupe chimique français, lui reprochant de les avoir exposés à une fumée potentiellement dangereuse.
Selon les plaignants, qui réclament un million de dollars, Arkema ne s'est pas correctement préparé aux inondations, alors que l'usine se trouve à proximité d'une zone portuaire.
Arkema n'a pas pu empêcher neuf conteneurs, dans lesquels étaient entreposés des produits chimiques, de prendre feu lorsque le site a été inondé après le passage de l’ouragan Harvey, il y a une semaine.
Le groupe avait décidé de détruire les produits chimiques fabriqués sur place, des peroxydes organiques extrêmement inflammables, et dont la fumée est source d'irritations.
Un conteneur avait pris feu et les responsables de l'usine avaient alors indiqué qu'il était inévitable que la même chose se produise pour les huit autres.
Selon les plaignants, Arkema a également minimisé le danger et n'a pas immédiatement prévenu les premiers secours arrivés sur place quand le premier conteneur a pris feu, dégageant des épaisses fumées noires.
"Un par un, les premiers policiers et sauveteurs ont commencé à tomber malade en plein milieu de la route", est-il écrit dans la plainte déposée devant le tribunal du comté de Harris, dans le Texas. "La scène a tourné au chaos. Les policiers étaient pliés en deux, et vomissaient, sans arriver à respirer".
Le groupe chimique français a réagi en qualifiant la plainte de "grave erreur" et a ajouté déplorer tout dommage causé "sur l'usine par les ravages de l'ouragan Harvey".
"Nous réfutons toute accusation selon laquelle nous n'aurions pas prévenu des dangers provoqués par la respiration des fumées sur notre site, ou aurions trompé qui que ce soit", a déclaré l'entreprise dans un communiqué.
Arkema prétend avoir fait tout ce qui était dans son possible dans cette zone où l'eau pouvait atteindre deux mètres, citant notamment le périmètre d'évacuation de 2,5 kilomètres mis en place autour de l'usine.
L'entreprise avait jugé trop risqué de transporter les produits chimiques alors que l'ouragan menaçait Houston. Les conteneurs dans lesquels ils étaient entreposés devaient être réfrigérés afin de ne pas prendre feu, mais cette opération n'avait pas pu être menée à bout, l'électricité ayant été coupée sur le site.
Lors d'une conférence de presse, Richard Rennard, un responsable du groupe, a refusé de qualifier la fumée de toxique, se contentant de dire qu'elle était "nocive" et provoquait des "irritations".