L'américain Uber, en pleine tourmente autour de l'éviction de son PDG et de multiples controverses, a réduit sa perte au second trimestre, selon des chiffres cités par le site d'information Axios et confirmés par Uber à l'AFP.
Uber, qui n'est pas coté en Bourse, ne fournit jamais de résultats complets mais fait part à intervalles réguliers de certaines performances financières, ce qui rend difficile la comparaison d'une année sur l'autre.
Le groupe leader de la réservation de voiture avec chauffeur a enregistré au second trimestre une perte d'exploitation avant intérêts et impôts (EBIT) de 645 millions de dollars, écrit Axios, et de 534 millions avant dépreciations et amortissements (EBITDA), selon le site.
Le chiffre d'affaires "ajusté" ressort à 1,75 milliard de dollars, plus que doublé par rapport à la même période de l'an dernier (800 millions), poursuit Axios, tandis que les "réservations brutes" ont représenté 8,7 milliards de dollars, deux fois plus qu'au deuxième trimestre 2016, toujours selon le site.
Le nombre de courses dans le monde a cru de 150% sur un an, poursuit le site d'information, qui ne donne pas de chiffre brut. Les chauffeurs Uber ont par ailleurs reçu 50 millions de dollars en pourboires depuis que le groupe a introduit, fin juin, la possibilité pour les clients de donner un suppément aux chauffeurs dans certaines pays, dit encore Axios.
Le groupe de San Francisco avait perdu 750 millions (perte EBITDA) de dollars au second trimestre 2016, selon la presse.
En mai dernier, le groupe avait officiellement annoncé une perte de 2,8 milliards de dollars et un chiffre d'affaires de 6,5 milliards de dollars pour toute l'année 2016. Pour le premier trimestre 2017, il faisait état d'une perte de 708 millions de dollars.
Etablie sur la base des levées de fonds réalisées auprès d'investisseurs, la valorisation d'Uber est d'environ 70 milliards de dollars.
Mais selon le Wall Street Journal cette semaine, quatre fonds d'investissement, échaudés par les polémiques, viennent justement de revoir à la baisse (entre 12 et 15%) la valeur des actions qu'ils détiennent dans le groupe, ce qui réduit la valeur théorique d'Uber. Les fonds sont légalement tenus de fournir régulièrement la valeur estimée de leurs investissements.
Patron emblématique mais controversé, Travis Kalanick avait dû démissionner en juin sous la pression d'investisseurs soucieux de redorer l'image du groupe, ternie par des scandales, sur fond d'accusation de harcèlement sexuel ou de vol de technologies.
Les hostilités sont montées d'un cran ce mois-ci avec la plainte d'un investisseur du groupe, le fonds Benchmark Capital Partners, qui accuse l'ex-PDG de manoeuvrer auprès du conseil d'administration pour revenir. Travis Kalanick a répliqué en accusant le fonds de mener une campagne "indigne" destinée à l'écarter définitivement du groupe.
Uber s'est aussi mis à dos les taxis qui voient en lui leur mort programmée, les régulateurs de nombreux pays qui cherchent à lui faire barrage, et même ses propres chauffeurs qui réclament de meilleures rémunérations ou un statut plus protecteur.
Et le groupe n'a toujours pas de PDG et peine à en trouver un au milieu de toutes ces controverses. De très nombreux noms ont été avancés par la presse, dont l'ex-patron de General Electric (NYSE:GE) Jeff Immelt.