Près de la moitié des cadres ne sont pas satisfaits de leur rémunération eu égard à leur charge de travail et à leur niveau d'implication, et quatre sur dix signalent que les pratiques managériales se sont dégradées avec la crise, indique un sondage publié mardi.
Selon cette enquête réalisée par l'institut OpinionWay pour la CGT des cadres (Ugict-CGT), 49% des cadres du public comme du privé jugent que leur rémunération n'est pas en adéquation avec leur charge de travail et leur implication, 47% avec leur temps de travail réel et 42% par rapport à leur niveau de qualification.
En ce qui concerne les effets de la crise, plus de quatre cadres sur dix (41%) estiment que les pratiques managériales se sont détériorées. Le taux grimpe à 53% dans le secteur public et à 51% dans les grandes entreprises.
En outre, 43% des cadres estiment que leur temps de travail a augmenté depuis le début 2011 et 36% disent de même au sujet de leur charge de travail.
Le malaise est particulièrement fort dans la fonction publique, souligne le syndicat, avec notamment 60% de cadres jugeant que leurs rémunérations ne reconnaissent par leur responsabilité et leur implication et 53% faisant état d'une dégradation des pratiques managériales.
Pour la CGT, "les 4 millions de cadres (...) sont placés au coeur des turbulences de la crise actuelle" et "portent un jugement lucide sur les maux qui affectent aujourd'hui le travail". Avec la crise, ils "ont connu une forte augmentation de leur charge de travail et une détérioration importante des méthodes de management", souligne le syndicat, relevant le développement d'une "insatisfaction grandissante" parmi eux.
Le sondage a été réalisé du 17 au 20 janvier auprès d'un échantillon représentatif de 1.000 cadres du secteur privé et du secteur public, selon la méthode des quotas.
Une autre enquête réalisée par le même institut mais cette fois pour la CFE-CGC, va dans le même sens.
En effet, 58% des cadres y indiquent avoir le sentiment que leurs efforts ne sont pas reconnus à leur juste valeur et une grande majorité (71%) estiment qu'il y a trop d'incertitude quant aux choix et à la stratégie de leur entreprise à moyen ou long terme.
En outre, 72% d'entre eux font état d'un niveau de stress de 5 ou plus sur une échelle de 1 à 10. Et 75% estiment que le stress n'est pas pris en compte dans leur entreprise.
Le sondage pour la CFE-CGC a été réalisé auprès d'un échantillon représentatif de 1.000 cadres, interrogés du 30 novembre au 6 décembre 2011.