par Caroline Valetkevitch
NEW YORK (Reuters) - La Réserve fédérale se réunit cette semaine et le gouvernement doit publier un rapport clé sur l'emploi, mais l'attention des investisseurs restera focalisée sur l'élection présidentielle.
La campagne électorale, qui fait les gros titres de la presse depuis des mois, entre dans sa dernière ligne droite avant le vote du 8 novembre, et la course à la présidence entre la démocrate Hillary Clinton et le républicain Donald Trump a réservé quelques surprises aux marchés des derniers temps.
Dernier rappel de la fragilité des marchés lorsque le résultat anticipé de l'élection semble remis en cause: l'annonce vendredi par le directeur du FBI que l'agence fédérale allait ouvrir une enquête sur de nouveaux courriels d'Hillary Clinton a fait basculer Wall Street dans le rouge.
L'annonce a aussi propulsé l'indice de volatilité - encore appelé l'indice de la peur - à un pic de deux semaines.
"Nous sommes si près de l'élection et la tension est au plus fort. Il se passe constamment quelque chose", dit Bucky Hellwig, de BB&T Wealth Management. "Et quand il y a incertitude sur le bureau ovale, cela pose toujours un problème aux marchés."
Wall Street table sur une victoire de Clinton et sur la fait que les républicains conservent au moins une majorité à la Chambre de représentants, ce qui devrait maintenir la politique américain dans son état actuel de paralysie.
Ces dernières semaines, l'avance de Clinton dans les sondages s'est renforcée, ce qui fait craindre au républicains une victoire des démocrates tant à la présidence qu'au Congrès.
"Ce serait négatif pour certains secteurs dont la santé et peut-être le secteur financier", dit Ed Campbell, gérant chez QMA, société de gestion d'actifs appartenant à Prudential Financial (LON:PRU). "Mais je ne crois pas que cela devrait avoir lieu."
Par ailleurs, les anticipations de hausse des taux de la Fed lors de la réunion de son comité de politique monétaire (FOMC) de mardi et mercredi sont faibles, d'autant plus faibles que la réunion tombe quelques jours avant l'élection.
La probablité d'une nouvelle hausse des taux d'intérêt cette semaine est jugée inférieure à 10% sur les marchés alors qu'elle est à 75% environ pour la réunion du mois de décembre, selon les données vendredi du baromètre FedWatch de CME Group.
"Je pense que (la réunion de cette semaine) sera largement un non-événement", dit Ed Campbell. "Ils hésiteront à surprendre le marché, surtout une semaine avant l'élection."
Si les chiffres sont suffisamment vigoureux, le rapport sur l'emploi qui sera publié vendredi pourrait renforcer les anticipations d'une hausse des taux de la Fed en décembre.
Les économistes interrogés par Reuters tablent sur 175.000 créations d'emplois non-agricoles en octobre, contre 156.000 le mois précédent.
"Au lendemain de l'élection, on pourrait avoir un peu de répit, mais ensuite le marché commencera à s'inquiéter de la Fed", dit Steve Chiavarone, gérant chez Federated Investors.
(Avec Saqib Ahmed, Juliette Rouillon pour le service français)