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Vers un monde bancaire européen fragmenté après le Brexit

Publié le 21/11/2017 18:56
Mis à jour le 21/11/2017 19:45
L'Autorité bancaire européenne (EBA), actuellement installée dans le quartier d'affaires londonien de Canary Wharf, doit déménager à Paris (Photo Alice DORE. AFP)

L'Autorité bancaire européenne (EBA), actuellement installée dans le quartier d'affaires londonien de Canary Wharf, doit déménager à Paris (Photo Alice DORE. AFP)

A quoi ressemblera le paysage financier européen après le Brexit ? La relocalisation de l'Autorité bancaire européenne de Londres à Paris confirme la marche du secteur vers une organisation en plusieurs pôles plutôt qu'une seule place dominante.

Immédiatement après la victoire l'an passé du "oui" au référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, les spéculations étaient allées bon train pour savoir quelle ville ravirait à Londres le titre de champion de la finance en Europe continentale.

Finalement, "le paysage ne sera pas entièrement éclaté, mais réparti entre une demi-douzaine de centres importants qui vont accueillir des fonctions jusqu'alors accueillies presque exclusivement par Londres", a déclaré à l'AFP Nicolas Véron, spécialiste des questions bancaires au sein de l'institut bruxellois Bruegel et du Peterson Institute à Washington.

Etape importante dans cette direction, Paris a été désignée lundi pour héberger l'Autorité bancaire européenne (ABE), dont les 170 employés occupent pour l'heure le plus haut gratte-ciel - reconnaissable à son toit pointu - du quartier d'affaires londonien de Canary Wharf. Son transfert devrait être effectif en mars 2019, échéance fixée pour le Brexit.

Née en 2011 en réponse à la crise financière, l'ABE est connue pour les tests de résistance des banques européennes qu'elle conduit à intervalles réguliers. Elle rédige aussi des règles bancaires communes aux Etats membres de l'UE tout en veillant à la protection des consommateurs de produits bancaires.

- Plus grande divergence -

Cette décision a été unanimement saluée dans le camp français, le président, Emmanuel Macron, y voyant par exemple "la reconnaissance de l'attractivité et de l'engagement européen de la France".

Mais elle pose "un risque de plus grande divergence et de fragmentation réglementaire que lorsque tout était à Londres", souligne Nicolas Véron.

Les fonctions de surveillance financière en Europe seront en effet réparties entre Francfort - où siègent la Banque centrale européenne, le mécanisme de surveillance bancaire de la zone euro et l'autorité des assurances - et Paris, qui accueille déjà le gendarme européen des marchés (ESMA).

L'attribution de l'autorité bancaire à Paris constitue "une décision politique en faveur du principe d'une répartition des agences et institutions à travers l'Union européenne", a souligné dans un communiqué Frankfurt Main Finance, l'association de promotion de la place francfortoise.

De fait, beaucoup d'analystes misent désormais sur une réorganisation du secteur financier européen autour de plusieurs places - Paris, Francfort, Amsterdam, Dublin ou Luxembourg - spécialisées chacune sur des activités bien déterminées, l'une par exemple sur les opérations de marché, l'autre sur la banque d'affaires...

Du côté de certains groupes bancaires, ce scénario semble déjà acquis.

Le patron de Goldman Sachs (NYSE:GS), Lloyd Blankfein, a ainsi confirmé, dans une interview publiée lundi par le journal Le Figaro, que la banque d'affaire américaine ne choisirait pas entre Paris et Francfort après le Brexit.

"Nous n'aurons plus un seul centre, mais deux, à Francfort et Paris, parce que ce sont les deux plus grandes économies européennes", a expliqué M. Blankfein sans préciser la répartition des transferts et de créations d'emplois.

- Lobbying renforcé -

Si d'autres banques préfèrent recentrer leurs activités à Paris, à l'image de HSBC, certaines comme l'américaine Citigroup (NYSE:C) ont fait leur arbitrage en se décidant pour une troisième ville: Dublin, également en lice pour accueillir l'ABE et qui a échoué au tirage au sort face à Paris.

De son côté, le Luxembourg a réussi à attirer huit assureurs, dont l'américain AIG et le britannique RSA, et d'autres sont en attente.

En matière de régulation, les conséquences concrètes de cette fragmentation sont encore difficiles à établir: certains, comme l'association Finance Watch, craignent que la force de frappe des lobbyistes ne s'en trouve renforcée.

L'arrivée de l'ABE en France, pays dans lequel sont installées le plus de banques de la zone euro à risque mondial systémique, "ne va pas réduire l'exposition de l'Autorité au lobbying mais en fait va plutôt l'augmenter", prédit auprès de l'AFP Benoît Lallemand, secrétaire général de l'association.

Au contraire, d'autres observateurs y voient la garantie d'une meilleure efficacité, estimant qu'une installation à Francfort aurait accru le risque de cannibalisation des activités de l'ABE, qui concerne l'ensemble de l'Union européenne (UE), par le volet de supervision des activités de la BCE, qui ne couvre que la zone euro.

Pour Edouard-François de Lencquesaing, président du centre de réflexion Institut européen de régulation financière (EIFR), lui-même ancien banquier, il est bon de "mettre une certaine distance" entre les autorités de régulation européennes et la puissante institution de Francfort.

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