Yves Veyrier, le secrétaire général de Force ouvrière, a jugé lundi que la journée d'action et de grèves du 19 mars à laquelle appelle sa confédération avec la CGT est "bien partie".
"Nous avons de très bons échos de la mobilisation", a-t-il dit devant la presse. "Les retours nous montrent que l'on devrait organiser des manifestations dans tous les départements".
FO, la CGT, Solidaires et les organisations de jeunesse Unef (étudiants) et UNL (lycéens) ont appelé à cette journée d'action et de grèves afin d'"amplifier le mouvement social".
Auparavant, le 5 février, à l'appel notamment de la CGT, mais aussi pour la première fois avec la participation de "gilets jaunes" qui, jusqu'à présent, avaient regardé les syndicats avec méfiance, près de 300.000 personnes avaient manifesté dans 200 villes selon les organisateurs, 137.200 d'après le ministère de l'Intérieur. La confédération d'Yves Veyrier n'avait pas appelé à manifester ce jour-là.
"Le 19 mars, nous voulons exprimer de manière claire et forte sur le terrain nos analyses, nos revendications", a dit M. Veryrier, en particulier sur la question des salaires, du service public, la question fiscale, la transition écologique et les retraites.
"Nous sommes déterminés à nous mobiliser car nous ne voulons pas être spectateur, ni caution de décisions qui pourraient être prises en matière sociale à l'issue du grand débat", a-t-il poursuivi.
"Je suis en contact régulièrement avec les quatre confédérations", a-t-il ajouté. "Avec la CGT, nous nous sommes accordés sur la date du 19 mars. Évidemment, si les autres s'étaient associées, cela aurait donné plus de force", a-t-il regretté à propos de la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC.
M. Veyrier a jugé nécessaire de "réhabiliter la question de la grève". C'est "le seul moyen pour les syndicats quand ils n'ont pas été entendus. Dans les entreprises, on observe que la grève, quand il y a revendication sur les salaires, permet d'obliger les employeurs à se mettre autour de la table".
FO revendique une augmentation générale des salaires, une revalorisation des pensions, retraites et minima sociaux, et une hausse du point d'indice pour les fonctionnaires. Elle demande ainsi une revalorisation du Smic pour qu'il atteigne 80% du salaire médian, soit 1.450 euros mensuels nets.
Elle s'oppose au remplacement de la sécurité sociale par un système d'assistance "a minima" financé par l'impôt, et s'oppose "à tout nouveau recul des droits en matière de retraite". Elle prône aussi le rétablissement d'un système fiscal basé sur un impôt progressif et l'allégement de la fiscalité sur les ménages via la fiscalité indirecte.