BERLIN/FRANCFORT - Volkswagen AG, premier constructeur automobile européen, est confronté à une crise de plus en plus grave, alimentée par une concurrence agressive, notamment de la part des constructeurs automobiles chinois, et par des problèmes de coûts internes. Le directeur financier de l'entreprise, Arno Antlitz, a récemment raccourci le délai pour se préparer à une concurrence féroce, suggérant que des changements stratégiques significatifs sont nécessaires de manière imminente.
L'annonce faite la semaine dernière par M. Antlitz concernant la fermeture éventuelle d'usines en Allemagne a souligné l'urgence de la situation de Volkswagen. Le constructeur automobile allemand est confronté à plusieurs problèmes de longue date, notamment le déclin du marché chinois et l'adoption plus lente que prévue des véhicules électriques (VE). Toutefois, deux événements récents ont exacerbé ces problèmes.
Les concurrents asiatiques, tels que BYD, Chery et Leapmotor, pourraient accélérer leurs plans de production en Europe en réponse aux droits de douane élevés que l'Union européenne pourrait imposer sur les VE fabriqués en Chine. Cela pourrait intensifier la concurrence et la pression sur Volkswagen.
En outre, Volkswagen a réduit les prix de ses véhicules de marque VW pour rester compétitif, une décision qui a eu un impact significatif sur les bénéfices. Selon la patronne du comité d'entreprise, Daniela Cavallo, ces réductions de prix ont coûté des centaines de millions d'euros à l'entreprise. Les remises ont été plus importantes qu'initialement prévu, ce qui a convaincu la direction de la nécessité de s'attaquer à la base de coûts élevée de l'Allemagne pour rester compétitif.
Le PDG de Smead Capital Management et actionnaire de Volkswagen a exprimé des inquiétudes quant à la rentabilité de l'entreprise compte tenu de l'ampleur de la production et de la faible demande en Allemagne, jugeant les niveaux de production actuels insoutenables.
Les réductions de prix ont également entravé les efforts de Volkswagen en matière de réduction des coûts. La marge bénéficiaire de la marque de voitures particulières VW s'est effondrée à 0,9 % au deuxième trimestre, ce qui représente une forte baisse par rapport à la marge de 4 % enregistrée au premier trimestre. Le contraste est saisissant avec les concurrents Renault et Stellantis, qui ont enregistré des marges de 8,1 % et 10 %, respectivement, au premier semestre de l'année.
La diminution des marges de Volkswagen survient à un moment où les rivaux chinois augmentent leurs importations en Europe, ce qui soulève des inquiétudes quant à l'impact de la production locale de ces concurrents à l'avenir. Le marché automobile européen est actuellement inférieur de 13 % aux niveaux d'avant la pandémie, ce qui équivaut à deux millions de véhicules en moins, comme l'a fait remarquer le directeur financier Antlitz.
Les analystes de DZ Bank prévoient que Volkswagen révisera probablement à nouveau à la baisse son objectif de marge du groupe pour l'ensemble de l'année lors de la publication de ses résultats du troisième trimestre. L'objectif a été précédemment ajusté à 6,5-7,0% en juillet, en tenant compte des fermetures potentielles d'une usine Audi à Bruxelles.
La concurrence dans le segment du marché de masse est devenue une bataille sur la rentabilité. Le flux de trésorerie automobile de Volkswagen, une mesure essentielle de la santé opérationnelle, a été négatif au premier semestre 2024, affichant une perte de 100 millions d'euros par rapport à un résultat positif de 2,5 milliards d'euros au cours de la même période l'année précédente.
L'entreprise est également confrontée aux coûts élevés de l'énergie et de la main-d'œuvre en Allemagne, qui sont parmi les plus élevés d'Europe. Ces coûts constituent une préoccupation croissante non seulement pour Volkswagen, mais aussi pour les industries chimiques et sidérurgiques allemandes en général.
Les analystes de Citi ont souligné la confluence d'une nouvelle concurrence moins coûteuse, de l'augmentation des prix de l'énergie et des coûts élevés de la main-d'œuvre, qui contribue à des perspectives particulièrement difficiles pour les marques européennes de voitures de masse.
Reuters a contribué à cet article.
Cet article a été généré et traduit avec l'aide de l'IA et revu par un rédacteur. Pour plus d'informations, consultez nos T&C.