Le constructeur allemand haut-de-gamme BMW a annoncé jeudi viser un bénéfice en 2009 malgré des ventes attendues en baisse de 10 et 15%, mais a toutefois fortement déçu avec ses résultats trimestriels nettement plus mauvais que prévu.
"Nos mesures visant à augmenter notre efficacité et à réduire nos coûts font effet", a déclaré mardi le président du directoire du groupe Norbert Reithofer, cité dans un communiqué.
Le constructeur bavarois s'estime ainsi en bonne voie de dégager "un résultat positif sur l'ensemble de l'année en cours", sauf nouvelle détérioration du marché automobile.
Le groupe se montre ainsi un tantinet plus confiant. A la mi-septembre, il avait, par la voix de son directeur financier Friedrich Eichiner, estimé avoir "une bonne chance" d'afficher un bénéfice cette année.
Côté ventes, BMW prévoit un recul compris entre 10 et 15% sur l'ensemble de 2009. "Il est trop tôt pour déclarer la fin de l'alerte sur les marchés automobiles internationaux", a prévenu le patron du groupe.
A la Bourse de Francfort, le titre était sévèrement sanctionné, perdant 7,05% à 31,23 euros vers 11H54, lanterne rouge de l'indice DAX en baisse de 1,85%.
Le marché a très mal réagi aux résultats trimestriels, nettement plus faibles que redouté.
Le groupe a dégagé un bénéfice net de 78 millions d'euros, en chute de 73,8%, et inférieur aux attentes des analystes (94 millions, selon un consensus de l'agence Dow Jones Newswires).
Et surtout le bénéfice d'exploitation (EBIT), très regardé par les marchés, a reculé de 85,8% à 55 millions d'euros, quand le consensus attendait plus du triple.
"Les résultats du troisième trimestre sont mauvais, en particulier quand on les compare à ceux de Daimler", son rival allemand, a estimé un opérateur cité par l'agence Dow Jones Newswires.
"Il est clair que la marque BMW n'a pas profité de la prime à la casse" et ses chiffres reflètent en conséquence la "vraie situation" de l'industrie automobile, a-t-il jugé.
Sur trois mois, les livraisons de voitures neuves ont reculé de 7,2% à 324.100 unités, pour un chiffre d'affaires en repli de 6,6% à 11,75 milliards.
Pour 2010, M. Reithofer a dit espérer une reprise de la croissance du segment haut-de-gamme, dont BMW entend profiter.
Les efforts de réduction de coûts devraient de leur côté se poursuivre, principalement sur les matières premières, et dépasser les 6 milliards d'euros d'ici 2012, a déclaré précisé le responsable lors d'une conférence téléphonique.
Enfin, le groupe juge que plusieurs de ses modèles phares sont "en fin de cycle", et mise sur plusieurs lancements, notamment de véhicules hybrides, dans les prochains mois pour stimuler ses ventes.
Dans le domaine des véhicules électriques, BMW, qui a déjà signé un partenariat pour les batteries Lithium-Ion, a annoncé la création fin octobre d'une filiale commune, dotée de 90 millions d'euros d'investissement, avec un spécialiste de la fibre de carbone, SGL Group.
Ce matériau, jusqu'ici réservé aux voitures de sport car très coûteux, a l'avantage d'être très léger et résistant. BMW voudrait "réussir à l'industrialiser", a indiqué M. Reithofer.
Le patron de BMW a indiqué enfin que les discussions se poursuivaient sur un éventuel élargissement de sa collaboration avec le groupe français PSA, qui porte pour l'instant sur les moteurs essence, ainsi qu'avec son compatriote Daimler, centrée sur les achats.