Le Premier ministre Manuel Valls a promis vendredi, au nom de l'Etat, un milliard d'euros à la candidature de Paris-2024 en cas de victoire, un soutien conséquent, adoubant du même coup le dossier de garanties remis le même jour au CIO.
"L'Etat apportera "les deux tiers des fonds publics nécessaires, soit 1 milliard d'euros, pour financer les équipements, des constructions de long terme qui seront utiles à la population", a indiqué le Premier ministre, lors d'une conférence de presse au Bourget, précisant que cet apport se ferait "entre 2018 et 2024".
M. Valls a rappelé que la Seine-Saint-Denis serait le premier bénéficiaire des jeux Olympiques, notamment grâce à la construction du Village olympique qui sera transformé en 5000 logements sur l'Ile-Saint-Denis.
"Nous voulons accueillir les Jeux pour que des territoires entiers bénéficient de cette formidable force d'entraînement, ce département est l'un des plus pauvres et l'un des plus jeunes de France. Il regorge de vitalité et de potentiel. Nous devons lui donner tous les moyens de se développer", a-t-il insisté devant Stéphane Troussel, président du département, et Valérie Pécresse, patronne de la Région.
Un peu plus tôt, un émissaire de la candidature parisienne aux JO-2024 avait déposé au siège du CIO, 80 clés USB et un exemplaire papier du dossier de 20 pages. Budapest et Los Angeles, les deux rivales de Paris lors du vote du CIO prévu le 13 septembre à Lima, devaient faire de même tandis que la candidature de Rome est moribonde depuis le refus de soutien de sa maire.
- Deux budgets de 3 et 3,2 MdE -
Ce deuxième volet, sur trois, du dossier de candidature intitulé "Gouvernance, aspects juridiques et financement des sites", comprend notamment, pour Paris, 230 garanties signées par 80 organismes.
Parmi elles, le milliard de l'Etat bien sûr, 145 millions de la Ville de Paris et de la Région, 67 millions du département de Seinte-Saint-Denis, plus 133 millions de 9 autres collectivités. Soit environ 1,5 milliard d'euros, la moitié du budget prévu pour les infrastructures existantes à 95% selon les promoteurs du projet, l'autre moitié étant financée par des investisseurs privés. Le budget d'infrastructures se monte donc à 3 MdE.
L'autre aspect abordé par le dossier N.2 concerne la gouvernance. Elle reposera sur "trois jambes" selon Etienne Thobois, directeur général du comité de candidature.
Pincipale jambe, le fameux Cojo (comité d'organisation des jeux Olympiques), responsable de la livraison de l'événement, dont les paramètres financiers doivent être détaillés dans le dossier N.3.
Le budget du Cojo, bon an mal an identique d'édition en édition des JO, est estimé pour 2024 à 3,2 milliards d'euros et devrait être entièrement financé par l'apport du CIO, la billeterie, le programme de partenariat.
A côté du Cojo, une entité nommée Solideo (Société de livraison des équipements olympiques) aura donc pour but de superviser la préparation des équipements olympiques en liaison avec différentes maitrises d'ouvrages, la Caisse des dépots et consignation pour le Village olympique, la ville de Paris pour le centre aquatique, etc...
- Une unanimité politique -
"Le Solideo s'assurera de la bonne coordination générale, et de la bonne couverture des besoins en terme de financement", explique Etienne Thobois. "La présidence en sera assurée par un élu et le directeur général sera nommé par l'Etat". Doté de 60 millions d'euros, il pourra se substituer à une maîtrise d'ouvrages en cas de défaillance.
Enfin, un troisième pilier travaille dès aujourd'hui à l'héritage des Jeux, en terme d'infrastructures mais également de projets de société.
Une loi olympique entrera par ailleurs en vigueur en cas de succès du dossier parisien, le 13 septembre 2017 à Lima. "Rien ne sera contraire au droit commun", promet le directeur général de Paris-2024. Elle permettra par exemple de délivrer des visas multi-entrées, exonérera les gains des athlètes...
La candidature est par ailleurs soutenue par "tous les groupes parlementaires" qui ont signé une lettre de soutien jointe au dossier adressé au CIO, de même que la plupart des organisations syndicales.