FRANCFORT (Reuters) - Le moral des investisseurs en Allemagne est tombé en août à son plus bas niveau depuis plus de sept ans et demi, une dégradation plus marquée qu'attendu que l'institut d'études économiques ZEW explique par les tensions commerciales et la perspective d'un Brexit sans accord, deux handicaps lourds pour la croissance.
L'indice du sentiment des investisseurs du ZEW est tombé à -44,1, au plus bas depuis décembre 2011, après -24,5 en juillet, alors que les économistes et analystes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un chiffre de -28,5.
L'indice Dax de la Bourse de Francfort a creusé ses pertes après la publication de l'enquête et perdait près de 1% vers 09h40 GMT. L'euro était alors quasi stable face au dollar à 1,1208 après être tombé sous 1,1185 juste après la publication de l'indice.
Pour le président du ZEW, Achim Wambach, l'enquête d'août traduit une détérioration marquée des perspectives de croissance de la première économie d'Europe.
"La dernière escalade en date dans le conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine, le risque de dévaluations compétitives et la probabilité accrue d'un Brexit sans accord exercent une pression supplémentaire sur une croissance économique déjà faible", a-t-il dit dans un communiqué.
"Cela va très probablement peser davantage sur l'évolution des exportations et de la production industrielle allemandes", a-t-il ajouté.
Le gouvernement de la chancelière Angela Merkel table pour l'instant sur une croissance limitée à 0,5% cette année et de nombreux économistes s'attendent à ce que les chiffres du produit intérieur brut (PIB) attendus mercredi montrent une récession technique, c'est à dire un deuxième trimestre consécutif de contraction de l'activité.
Le sous-indice du ZEW mesurant le jugement des investisseurs interrogés sur la situation actuelle a reculé à -13,5 après -1,1; le consensus le donnait à -7,0.
"L'enquête du ZEW constitue un nouveau signal clair de récession de l'économie allemande", estime Uwe Burkert, chef économiste de LBBW Research.
(Madeline Chambers; Marc Angrand pour le service français)