Par David Wagner
Investing.com – Les bourses européennes ont légèrement corrigé hier, et reculent de nouveau ce mardi, mais ces baisses ne remettent pas en question la tendance haussière de fond pour l’instant, le CAC 40 ayant gagné plus de 10% la semaine dernière et plus de 15% depuis deux semaines.
Cependant, bien que plusieurs nouvelles aient effectivement justifié la hausse des marchés la semaine dernière, avec une augmentation plus importante que prévue des achats d’actifs de la BCE et une très importante surprise positive pour le rapport NFP sur les créations d’emplois US, cela ne doit pas faire oublier que de nombreux risques bien réels pourraient à tout moment faire dérailler la reprise des marchés. C’est d’autant plus vrai que compte tenu de la rapidité de la récente hausse, on peut supposer que les investisseurs seront particulièrement sensibles à toute éventuelle mauvaise nouvelle.
Nous vous proposons donc ci-dessous de faire le point sur les principaux risques à surveiller au cours des prochaines semaines, afin de ne pas vous laisser surprendre par de potentielles mauvaises nouvelles alors que la plupart des investisseurs concentrent leur attention sur les bonnes nouvelles et la réouverture de l’économie.
1. Négociations sur le Brexit
Le Royaume-Uni a jusqu’à fin juin pour accepter une extension des négociations sur ses relations commerciales avec l’UE dans l’ère post Brexit. Un refus de cette extension constituerait un signal négatif pour les marchés.
2. Tensions entre les États-Unis et la Chine
Le président Trump n’a de cesse de critiquer la Chine, qui ne se laisse pas impressionner. Les élections approchent et les risques liés au COVID-19 s'estompent, tout du moins en apparence. Cela pourrait permettre au président américain de disposer d'un peu plus de temps pour proférer de nouvelles menaces contre la Chine. Tant qu'il ne s'agit que de tweets, le marché devrait encaisser. Mais si Trump met ses menaces à exécution, les marchés feront face à un retour surprise et immédiat dans la guerre commerciale qui a accaparé les gros titres l’année dernière, ce qui pèserait sur les marchés.
3. Tensions entre l'Australie et la Chine
La Chine a peu apprécié que son partenaire commercial australien ait demandé une enquête sur la gestion de l’épidémie de COVID-19. Ces tensions pourraient s'exacerber et la Chine a la capacité réelle de nuire à l'économie australienne, et il faut donc aussi surveiller cette situation
4. Fonds de secours en Europe
La proposition franco-allemande pour un fonds de secours face à la pandémie, modifiée par la Commission Européenne, doit encore être approuvée par les 27 pays membres de l’UE. Ceux que l’on surnomme les "quatre frugaux", l'Autriche, le Danemark, la Suède et les Pays-Bas doivent tous en approuver les modalités et sont pour l’instant opposés aux subventions par opposition aux prêts à faible taux d'intérêt. Or, les propositions actuelles incluent une part significative de subventions. Des négociations qui trainent en longueur en ce qui concerne ce fonds, ou une révision au rabais pour contenter les pays récalcitrants pourraient aussi faire chuter les bourses.
5. Seconde vague de COVID-19
Enfin, il ne faut pas oublier la probabilité d'une seconde vague d’épidémie de coronavirus restera élevée au cours des 5 à 9 prochains mois selon les experts, et bien que les gouvernements ont sans doute tiré les leçons de leurs erreurs sur la première vague, une nouvelle hausse rapide du nombre de cas affolerait sans doute les marchés.