PARIS (Reuters) - Le variant dit anglais du coronavirus deviendra probablement majoritaire en France dans la première quinzaine du mois de mars mais le taux d'incidence global reste stable pour l'instant et ne nécessite pas un nouveau confinement, a estimé mercredi Bruno Lina, virologue et membre du conseil scientifique.
Selon une étude flash effectuée fin janvier, le variant détecté à la fin de l'an dernier dans le sud de l'Angleterre représentait près de 14% des cas de contamination par le SARS-CoV-2 en France, contre 3,3% début janvier.
"Pour l'instant, on a l'impression qu'il y a un certain freinage à l'introduction de ce virus", a dit Bruno Lina au micro de France Inter. "C'est quelque part entre le 1er et le 15 mars que ce virus deviendra majoritaire en France et constituera l'essentiel de nos infections."
La circulation du virus dit britannique est très disparate selon les régions. Il représente probablement 30% à 35% des cas en Ile-de-France, région dans laquelle sa propagation est la plus importante, contre 20% environ à la fin janvier, a précisé Bruno Lina.
Interrogé sur BFM TV, le professeur Gilles Pialoux, infectiologue à l'hôpital Tenon à Paris, a évalué à 39% le taux de circulation du variant "anglais" en Ile-de-France, évoquant une "poussée incroyable" et une "situation alarmante" dans les hôpitaux.
Les variants dits sud-africain et brésilien sont également présents en France, mais à un niveau bien moindre, a quant à lui précisé Bruno Lina. "On les a détectés depuis une quinzaine de jours mais leurs niveaux de pénétration sont beaucoup moins importants."
Selon Bruno Lina, le "virus brésilien" représente à ce jour quelques cas et le variant dit sud-africain environ 1% des cas de contamination, soit autour de 200 personnes par jour.
La France a enregistré mardi 18.870 nouveaux cas de contamination en 24 heures, contre 23.337 cas une semaine plus tôt, et le taux de positivité des tests est de 6,3% dans le pays, d'après les données publiées par Santé Publique France.
"Si on peut éviter de reconfiner, ce serait mieux de le faire", a poursuivi Bruno Lina, pour qui le confinement est une arme "extrêmement efficace mais avec des conséquences terribles".
"On est sur une ligne de crête. Les taux d'incidence sont stables alors qu'on est dans une phase d'augmentation de circulation du variant britannique", a-t-il résumé.
(Jean-Stéphane Brosse, édité par Blandine Hénault)