Investing.com - La BCE, présidée par Christine Lagarde depuis le 1er novembre, a récemment appelé les gouvernements à faire davantage pour soutenir la croissance, prévenant que la politique monétaire a ses limites, si elle n'est pas accompagnée d'une politique fiscale adéquate. C'est un message qui a été émis par Draghi juste avant son départ, et c'est aussi un des tout premiers messages qu'a envoyé Christine Lagarde dans le cadre de ses nouvelles fonctions.
Cela laisse supposer que la BCE ne compte pas agir davantage, avant que les gouvernements ne fassent leur part du travail.
Or, Nick Kounis, responsable de la recherche sur les marchés financiers chez ABN AMRO (AS:ABNd), et Aline Schuiling, économiste senior ont quant à eux estimé que la BCE pourrait assouplir à nouveau sa politique dans les prochains mois:
"Nous nous attendons maintenant à ce que la BCE réduise son taux de dépôt de 10 points de base en mars" peut-on lire dans la note.
"Notre scénario de base reste que la banque centrale augmentera ses achats nets d'actifs à 40 milliards d'EUR à partir du mois d'avril, et la décision devrait également être prise lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de mars".
"Les arguments en faveur d'un report de la baisse des taux d'intérêt à mars reposent sur un certain nombre de piliers. Tout d'abord, le Conseil des gouverneurs souhaitera peut-être obtenir davantage d'informations sur l'incidence de la baisse des taux d'intérêt de septembre, compte tenu des inquiétudes suscitées par les effets pervers de taux d'intérêt plus fortement négatifs.
Deuxièmement, la croissance du PIB a légèrement dépassé les attentes de la BCE au deuxième trimestre, tandis qu'elle pourrait également juger que les risques à la baisse liés au conflit commercial et à un Brexit difficile se sont quelque peu atténués. Troisièmement, c'est la première réunion de politique monétaire de Christine Lagarde en tant que présidente et elle dirigera un conseil d'administration divisé."
"Néanmoins, les arguments en faveur d'une poursuite de la détente monétaire demeurent, à notre avis, solides. Lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de septembre, les services de la BCE ont publié des prévisions indiquant que l'inflation ne serait que de 1,5 % à la fin de 2021, ce qui n'est pas compatible avec l'objectif de stabilité des prix".
"Ainsi, la projection de décembre concernant l'inflation en 2021 sera toujours de 1,5 % - au mieux. En effet, la Commission européenne a récemment publié de nouvelles prévisions selon lesquelles elle s'attendait à une inflation de 1,3 % à la fin de 2021. La BCE pourrait essayer d'embellir la situation - comme elle l'a fait dans le passé - en publiant des prévisions plus optimistes pour l'année suivante. En effet, en décembre, la BCE publiera pour la première fois des projections pour 2022. Toutefois, cette stratégie perd de sa crédibilité. Enfin, nous continuons de voir la croissance du PIB et l'inflation décevoir les estimations actuelles de la BCE."