par Benjamin Mallet
PARIS (Reuters) - Alstom a annoncé mercredi une amélioration de ses marges dans le Transport au premier semestre de son exercice 2014-2015 et a dévoilé ses perspectives une fois qu'il se sera recentré sur cette branche.
Le spécialiste des équipements électriques et ferroviaires, dont le pôle Energie est en cours de vente à l'américain General Electric pour 12,35 milliards d'euros, a également annoncé la convocation d'une assemblée générale de ses actionnaires le 19 décembre pour approuver cette opération, dont le bouclage est prévu au deuxième trimestre 2015.
Dans le ferroviaire, complété par des coentreprises dans l'énergie qu'il formera avec GE, Alstom vise pour le moyen terme un chiffre d'affaires en croissance de plus de 5% par an à périmètre et taux de change constants et indique que sa marge opérationnelle devrait "s'améliorer graduellement dans la fourchette de 5%-7%".
Son flux de trésorerie disponible, qui traduit la trésorerie générée ou utilisée par l'exploitation, est pour sa part attendu "en ligne avec le résultat net avant la contribution des activités Energie, avec une volatilité possible sur de courtes périodes".
La future situation de bilan du groupe et le niveau de cash reversé aux actionnaires à travers l'opération avec GE seront annoncés lors de la publication d'un rapport du conseil d'administration en vue de l'assemblée générale.
"(Le Transport ferroviaire) est un marché dans lequel les opportunités de croissance nous paraissent exister dans l'ensemble des régions pour autant qu'on se dote des moyens nécessaires pour les saisir", a déclaré le PDG, Patrick Kron.
Alstom est prêt à participer à la consolidation du secteur si des occasions intéressantes se présentent mais sa stratégie repose avant tout sur la croissance organique de ses activités, a-t-il également rappelé lors d'une conférence téléphonique.
FEU VERT DE BERCY À L'OPÉRATION AVEC GE
Le groupe a enregistré au premier semestre un résultat net part du groupe de 255 millions d'euros (-32%), un résultat opérationnel de 152 millions (+21%) et un chiffre d'affaires de 3.056 millions (+13%), sa marge opérationnelle atteignant ainsi 5,0% contre 4,7% au premier semestre 2013-2014.
Son flux de trésorerie disponible s'est établi à -1.376 millions d'euros à fin septembre 2014 contre -503 millions un an plus tôt.
Le pôle Energie et certains coûts de structure ont été classés en activités en cours de cession et ne sont donc pas inclus dans les commandes reçues, le chiffre d'affaires et le résultat opérationnel.
Entre le 1er avril et le 30 septembre 2014, Alstom a enregistré 6,4 milliards d'euros de commandes, représentant plus du double des commandes du premier semestre de l'année dernière, grâce en particulier à un contrat de 4 milliards en Afrique du Sud.
Le groupe a précisé que sur l'année en cours il visait un chiffre d'affaires en "croissance élevée, à un chiffre", et une marge opérationnelle (après coûts de structure) supérieure à 5%, tandis que son cash-flow libre total devrait être "significativement positif sur le deuxième semestre".
L'action Alstom progresse de 2,49% à 28,575 euros à 10h10, enregistrant la deuxième plus forte hausse de l'indice CAC 40 (+0,96%).
Un trader basé à Paris a estimé que les résultats semestriels du groupe n'étaient "pas impressionnants" mais a salué la croissance organique de 13% et l'annonce des perspectives à moyen terme.
Le ministre de l'Economie a par ailleurs donné son feu vert à la vente du pôle Energie à GE dans le cadre d'un accord qui prévoit que Bouygues prêtera des titres à l'Etat et lui accordera une option d'achat portant sur 20% du capital d'Alstom pendant 20 mois à compter de la finalisation de la cession.
Emmanuel Macron a dit s'être assuré "que les intérêts de l'Etat, la pérennité de la filière nucléaire et la sécurisation de l'approvisionnement énergétique de la France (étaient) pleinement pris en compte dans cette opération".
Alstom a rappelé que les produits de cession seraient utilisés pour renforcer son bilan, rembourser une partie de la dette avant maturité et distribuer le solde à ses actionnaires.
La dette nette du groupe s'établissait à 3.896 millions d'euros au 30 septembre 2014, contre 3.038 millions à fin mars.
(Edité par Dominique Rodriguez)