Le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce Pascal Lamy s'est dit samedi "prudemment pessimiste" pour 2013, qui se "présente moyennement bien", et a estimé que la France devait "accélérer" le rythme des réformes pour améliorer sa compétitivité.
"2013 se présente moyennement bien, je suis prudemment pessimiste, l'économie mondiale ne va pas très bien et nous ne sommes pas sortis de la vaste crise qui a débuté en 2008. 2013 ne sera pas une bonne année pour l'économie mondiale par rapport à ces 10 ou 15 dernière années", a-t-il résumé sur France Inter.
Concernant la croissance des échanges commerciaux mondiaux pour 2013, "notre prévision actuelle est une augmentation de l'ordre de +4% en volume", a-t-il indiqué.
"C'est mieux que 2012 qui aura été très bas, mais encore très en-dessous de la tendance moyen-long terme de croissance des échanges mondiaux qui étaient de l'ordre de 5 à 6%", a commenté M. Lamy.
Il est également revenu sur "les tentations protectionnistes", qui peuvent être "normales" selon lui en cas de crise.
"Mais peu de ces tentations se sont traduites jusqu'à présent en actions protectionnistes. Disons depuis 2008 de l'ordre de 2 à 3% du commerce mondial a été endommagé par des mesures qui restreignent les échanges", a souligné M. Lamy, pour lequel "par rapport à la violence de la crise, c'est modeste, mais c'est pas pour autant que ce n'est pas inquiétant".
Il a également évoqué la situation de la France, où selon lui "l'opinion commence à comprendre que la France a un vrai problème avec la compétitivité".
"On a commencé à s'y attaquer, donc la direction est la bonne, cela s'amplifie, maintenant est-ce que le quantum de réformes est suffisant ? Je ne suis pas sûr, je pense qu'il va falloir amplifier cela, c'est une question de rythme, il va falloir l'accélérer", a résumé Pascal Lamy.
"Si un pays comme la France veut continuer à développer son économie et son système de protection sociale, alors il faut se demander +où dois-je investir pour que mon pays crée des emplois+", a-t-il souligné.
Selon lui, "la France a intérêt à davantage pénétrer les marchés internationaux" et "à savoir bien placer ses billes", notamment dans les secteurs des technologies, de la chimie ou encore de la pharmacie.