Par Geoffrey Smith
Investing.com -- Les marchés mondiaux retombent en mode "risk-off" alors que Stéphane Bancel, PDG de Moderna (NASDAQ:MRNA), met en garde contre l'efficacité de son vaccin contre le nouveau variant du Covid-19, l'Omicron. Les actions devraient ouvrir en baisse en conséquence. Les présidents de la Réserve fédérale, Jerome Powell et Janet Yellen, sont interrogés sur ce qu'ils comptent faire face à cette nouvelle menace. Les actions devraient ouvrir en baisse. L'inflation dans la zone euro atteint son plus haut niveau depuis la création de la monnaie unique. Salesforce (NYSE:CRM) publie ses résultats après la cloche. Voici ce qu'il faut savoir sur les marchés financiers ce mardi 30 novembre.
1. Le PDG de Moderna fait basculer les marchés en mode "risk-off"
Le PDG de Moderna, Stéphane Bancel, a déclaré au Financial Times que la génération actuelle de vaccins Covid-19 ne sera pas aussi efficace contre le nouveau variant Omicron, hautement transmissible.
Regeneron (NASDAQ:REGN) a également prévenu que sa pilule antivirale - l'une des trois pilules saluées par certains comme pouvant changer la donne dans la lutte contre l'épidémie - montrait des signes d'efficacité réduite contre Omicron, lors d'essais préliminaires.
Sur un plan plus positif, le principal organisme européen de réglementation de la santé a repris les conclusions préliminaires des responsables d'Afrique du Sud (où la souche a été identifiée pour la première fois) en affirmant que les maladies déclenchées par Omicron étaient généralement bénignes. Les marchés ont été plus enclins à écouter les nouvelles baissières, les indices boursiers européens chutant de plus de 1 % et les rendements des obligations d'État baissant fortement sur les marchés américains et européens.
2. Powell et Yellen au Sénat
Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a déclaré que la nouvelle tension constitue un défi pour les deux objectifs de la Fed (prix stables ET plein emploi), suggérant que la banque centrale attendra avant de resserrer sa politique monétaire si la propagation d'Omicron a un impact sur la reprise du marché du travail.
Powell et la secrétaire au Trésor Janet Yellen doivent tous deux s'exprimer devant la commission bancaire du Sénat à 16h00, et devant la Chambre des représentants mercredi. Par ailleurs, le vice-président de la Fed, Richard Clarida, doit également s'exprimer à 19 heures, tandis que le président de la Fed de New York, John Williams, s'exprimera à 16h30.
Le président américain Joe Biden a déclaré lundi que la nouvelle variante était "une cause d'inquiétude, pas une cause de panique", ajoutant qu'une bonne discipline en matière de vaccination, de masquage et de distanciation sociale devrait réduire la nécessité de toute nouvelle mesure de confinement. Entre-temps, le CDC a recommandé des injections de rappel pour tous les adultes, tandis que la Food and Drug Administration étudie les avantages et les inconvénients d'étendre la vaccination à des adolescents encore plus jeunes.
3. Les actions s'apprêtent à chuter à l'ouverture ; les résultats de Salesforce sont attendus
Les marchés boursiers américains devraient ouvrir en forte baisse, abandonnant la plupart, voire la totalité, des gains de lundi, l'aversion pour le risque reprenant le dessus.
À 13h05, les Futures Dow Jones étaient en baisse de 473 points, ou 1,3 %, tandis que les Futures S&P 500 étaient en baisse de 1,1 % et les {{8874|Futures Nasdaq 100}} en baisse de 0,6 %.
Les actions sensibles aux taux d'intérêt de plus longue durée - telles que les start-ups technologiques qui travaillent encore à leur rentabilité - ont surperformé ces derniers jours, le marché ayant réévalué le risque d'une hausse rapide des taux d'intérêt américains. Les contrats à terme sur le marché monétaire à court terme n'impliquent plus qu'une première hausse des taux en septembre 2022, et non plus en juin, comme c'était le cas avant la nouvelle Omicron. Les rendements du Trésor à deux ans se sont effondrés de 20 points de base depuis l'annonce de la nouvelle.
Salesforce est en tête d'une liste restreinte de sociétés qui publient leurs résultats, mais seulement après la clôture.
4. L'inflation de la zone euro atteint un record avant la réunion de la BCE
L'inflation dans la zone euro a augmenté plus que prévu en novembre pour atteindre son plus haut niveau depuis le boom de la réunification allemande il y a près de 30 ans.
Le taux annuel a atteint 4,9 %, dépassant largement les prévisions de 4,5 %, en raison notamment d'une forte augmentation des prix des forfaits vacances, les gens ayant retrouvé la confiance nécessaire pour réserver leurs voyages à l'avance. Cette confiance pourrait s'avérer fragile, étant donné la propagation rapide des interdictions de voyager et des contrôles aux frontières dans le monde entier en réponse à Omicron.
L'inflation de base a également bondi à 2,6 %, et l'augmentation mensuelle pour octobre a été révisée à la hausse à 0,8 %, contre une estimation initiale de 0,3 %. Ces chiffres constituent une lecture malvenue pour la Banque centrale européenne, l'un des membres les plus virulents de l'"équipe transitoire", avant sa réunion de décembre la semaine prochaine.
En ce qui concerne les meilleures nouvelles, le redressement du marché du travail allemand s'est poursuivi à un rythme soutenu, le nombre de chômeurs corrigé des variations saisonnières ayant baissé de 34 000, un chiffre plus important que prévu, pour atteindre son plus bas niveau depuis mars de l'année dernière.
5. La déroute du pétrole se poursuit en raison des craintes liées à la demande de carburéacteur
La déroute des prix du pétrole s'est poursuivie alors que la variante Omicron annonçait des nouvelles de plus en plus mauvaises pour la reprise du transport aérien, qui devait être un élément clé de la croissance de la demande mondiale l'année prochaine. Johan Lundgren, PDG de la deuxième compagnie aérienne européenne à bas prix EasyJet (LON:EZJ), a mis en garde contre une incertitude importante au cours des prochains mois avant une forte reprise en été.
À 13h10, les contrats à terme sur le brut américain étaient encore en baisse de 2,4 % à 68,28 $ le baril, après avoir atteint leur plus bas niveau depuis début septembre. Le prix à terme du Brent a baissé de 2,4 %, à 71,47 $ le baril.
La rhétorique positive issue de la reprise des négociations entre l'Iran et les puissances occidentales sur son programme nucléaire a également pesé sur les prix à la marge. Les analystes ont toutefois averti que le chemin vers la levée des sanctions serait probablement long, et que les paroles prononcées dans l'intervalle ne seraient que des paroles en l'air.
Les données sur les stocks américains de l'American Petroleum Institute sont attendues comme d'habitude à 22h30.